Éthiopie: l’arithmétique de l’oppression

Maria

Note de l’éditeur : les vues reflétées dans l’article ne représentent pas les vues de Togolais.info

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Par Mohamud A. Ahmed – Cagaweyne

L’auteur

«Il vient toujours un moment de l’histoire où quiconque ose dire que deux et deux en font quatre sont punis de mort. L’enseignant le sait bien.Albert Camus

I. L’équation de vérité interdite

Dans un monde où la vérité est enchaînée, où l’histoire est tordu en une lame exercée par le puissant acte simple de déclarer la réalité devient un crime révolutionnaire. Dans la région somalienne de l’Éthiopie, depuis près d’un siècle, la vérité – qu’un peuple existe avec une identité, avec une terre, avec une âme – a été un énoncé périlleux.

Depuis plus de quatre-vingts ans, une impossibilité mathématique a été imposée à son peuple. On leur a dit:
«Vous êtes ici, mais vous ne l’êtes pas. Vous appartenez, mais vous ne le faites pas. Vous existez, mais vous ne devez pas.

Lorsque l’arithmétique de la justice est manipulée, lorsque deux plus deux ne doivent jamais égaler quatre, ceux qui insistent sur la logique deviennent des ennemis de l’État. L’enseignant – l’histoire elle-même – le connaît bien.

Ii L’encre disparue d’un peuple: quatre-vingts ans d’expulsion et d’assujettissement

Un voyageur errant dans les paysages fissurés de la région somalienne constatera que son sol n’est pas simplement de la poussière et de la roche – c’est un manuscrit et une mémoire, écrit dans du sang, effacé en silence.

Depuis près d’un siècle, la région est le théâtre des tragédies orchestrées:

  • Tueries qui sont devenues routinières, Alors que les gouvernements transformaient les balles en politiques.
  • Déplacements qui ont transformé les citoyens en ombres, Pousser les familles à travers les frontières, pour ne jamais revenir.
  • Expulsions qui ont vidé des maisons, de sorte que l’histoire elle-même oublierait leurs occupants.
  • Subjugation qui a plié la colonne vertébrale d’un peuple fière Mais je n’ai jamais brisé leur volonté.

Les architectes de l’oppression ont tenté d’effacer un peuple entier, pour réécrire leur identité en une note de bas de page de l’histoire. Pourtant, comme une encre qui refuse de s’estomper, leur vérité persiste.

Iii. Le pays du silencieux: une chronologie des trahisons

  • 1948: Alors que les lignes coloniales étaient tracées à l’encre et au sang, le peuple somalien s’est retrouvé par choix, mais par les calculs des cartographes étrangers. L’Éthiopie a absorbé la région et, avec elle, une résistance durable est née.
  • 1960 – 1970: Un temps de défi armé. Le peuple, peu disposé à être des statistiques dans le recensement de quelqu’un d’autre, s’est battu pour la reconnaissance. Le prix était élevé: les exécutions, l’exil et la marque de «traître» pour ceux qui ont dit la vérité.
  • 1980 – 1990: Sous la poing de fer du régime Derg, des villages entiers ont été brûlés, des anciens tués et des enfants orphelins. Le script était simple – parlez et vous mourrez.
  • 1994 à l’avance: À une époque où la démocratie a été chuchotée mais n’a jamais réalisé, la région a vu de nouveaux maîtres mais les mêmes chaînes. La «citoyenneté» a été accordée de nom mais refusé dans la pratique. La main de l’État s’étendait dans la gouvernance mais se serra dans l’assujettissement.

Iv. La géométrie de l’injustice: comment les systèmes sont construits pour mentir

Si deux plus deux en fabriquent quatre, alors un peuple avec un terrain devrait avoir une souveraineté. Si deux plus deux en font quatre, alors une histoire de souffrance devrait conduire à la justice. Cependant, dans la région somalienne, l’équation est différente. Ici, la somme est toujours déformée.

Les instruments d’effacement sont précis:

  • Arithmétique bureaucratique: Les cartes d’identité sont émises sélectivement. La citoyenneté est contingente, pas un droit d’aînesse.
  • Géométrie politique: Les lignes de district sont tracées et redéranées pour diluer la représentation, garantissant que les voix qui devraient être égales sont systématiquement réduites.
  • Soustraction économique: Les ressources extraites, la richesse redirigé, le développement se sont arrêtés, garantissant la dépendance plutôt que l’autosuffisance.

Les chiffres ne s’additionnent jamais – non pas parce qu’ils n’existent pas, mais parce que les puissants les réécrivent.

V. L’équation incassable de la résistance

Pourtant, même dans le calcul d’oppression le plus sombre, certaines vérités refusent d’être réécrites. Le peuple de la région somalienne n’a pas seulement survécu; Ils ont persisté. Comme le soleil inflexible au-dessus des plaines d’Ogaden, leur existence défie l’effacement.

  • Les poètes sont devenus des historiens lorsque les archives officielles ont menti.
  • Les anciens sont devenus des forteresses lorsque les gouvernements les ont trahi.
  • La jeunesse est devenue les porteurs de torchs lorsque l’espoir a été interdit.

Lorsqu’un système exige que deux plus deux doivent être égaux cinq, ce n’est pas seulement un mensonge mathématique mais un abîme moral. Mais la région somalienne, avec ses cicatrices et son esprit, refuse de se rendre à de fausses équations.

Vi. La distorsion de la gouvernance: lorsque l’autorité devient une variable

Si la gouvernance est censée être une équation structurée, les développements récents dans la région somalienne introduisent des nombres irrationnels – des termes qui ne correspondent pas à la séquence logique de l’autorité constitutionnelle. L’émergence du Comité du présidiumoù le président élu de la région ne tient qu’un seul vote, soulève des questions profondes sur la légitimité. Le parti au pouvoir semble avoir usurpé le rôle de gouvernance, traitant le gouvernement comme sa filiale plutôt que comme une institution mandatée par la Constitution. Le peuple somalien, qui a enduré des décennies d’exclusions systémiques et de mal calculations, regardent maintenant une contradiction particulière se dérouler: Un président réduit à une figure de proue cérémonielle tandis qu’un appareil du parti dicte les fonctions exécutives.

Ces accidents structurels ne sont pas de simples ajustements politiques; Ils signalent un précédent dangereux. Si la structure de leadership de la région est réduite à un appendice du parti au pouvoir, alors le même L’arithmétique de la démocratie – où la gouvernance doit être séparée du contrôle des partis – est fondamentalement perturbée. Cela peut annuler la confiance que le Premier ministre Abiy Ahmed a soigneusement construit au cours des six dernières années dans la région somalienne. Les chercheurs, les esprits juridiques et même les observateurs politiques astucieux se demandent: Est-ce une supervision, une erreur de calcul ou une restructuration délibérée de la puissance en dehors des limites constitutionnelles? Et si le Premier ministre lui-même n’est pas au courant ou mal informé de ces développements inquiétants, l’équation de la gouvernance pourrait bientôt s’effondrer sous le poids de ses propres contradictions.

Vi. L’équation fédérale: aucune région n’est périphérique, aucune ethnicité ne possède l’Éthiopie

La fédération éthiopienne n’est pas une structure monolithique ni une équation singulière où une ethnicité dicte la somme. Chaque région détient un statut unique, une variable irremplaçable dans le grand calcul de la construction de la nation. L’Oromo apporte sa profondeur de dynamisme politique, l’amhara leur influence historique, le Tigray leur résilience stratégique et la région somalienne – souvent mal perçue comme périphérique – son effet de levier géopolitique inégalé, le potentiel économique et l’esprit sauf d’une frontière qui ne s’est jamais incliné à la volonté externe. La région somalienne n’est pas un appendice à contester ni une tarte à diviser à la commodité des autres – c’est une entité souveraine dans le grand théorème de l’Éthiopie, une région dont la contribution à l’avenir commun est non négociable.

Si l’Éthiopie doit jamais atteindre la stabilité, elle doit appartenir à tous ou à aucune. Aucune ethnique, quelle que soit la taille ou la domination passée, ne peut revendiquer son identité. Si certains souhaitent propre Éthiopie sur les autreslaissez-les Parlez-le sous le soleil – Laissez-les le déclarer ouvertement pour que le monde puisse témoigner. Mais faites-les aussi savoir: La région somalienne n’est pas une province à réclamer, pas un territoire à consommer, et non un participant silencieux dans une fédération dictée par d’autres. Toute illusion qu’elle peut être prise, politiquement ou autre, est une erreur de calcul. Et en un clin d’œil, si l’histoire l’exige, le peuple de la région somalienne Définissez leur propre formule, leur propre chemin, leur propre destin. Parce que la souveraineté n’est pas accordée – elle est affirmée.

Vii. L’algorithme de l’espoir et de l’imperfection

Un vrai mathématicien sait que la perfection n’existe pas, seulement l’approximation. La région somalienne n’a pas atteint d’équilibre utopique, mais elle n’est pas non plus piégée dans la soustraction perpétuelle du passé. Les six dernières années et demie ont introduit de nouveaux coefficients: un degré d’autonomie, une voix en évolution dans la politique fédérale et une reconnaissance prudente que la gouvernance doit être plus qu’un simple instrument de survie. La somme de ces changements n’est pas encore la prospérité, mais c’est le mouvement – une trajectoire ascendante dans une équation qui, autrefois, a fait la chute vers le bas.

Mais les équations peuvent être réécrites, et le risque demeure: ces progrès seront-ils une croissance exponentielle, ou s’appliquera-t-elle sous le poids des anciennes erreurs? L’équilibre se rendra-t-il vers la véritable représentation, ou les variables cachées – les pressions externes, les fractures internes, la myopie politique – changera-t-elle à nouveau les chiffres contre le peuple? La réponse n’est pas encore claire, mais la région somalienne, désormais armée d’expérience, doit rester les auteurs de sa propre formule, garantissant que la somme de leur lutte équivaut à plus que la survie – ce doit être la justice, la dignité et l’existence inébranlable.

Viii. Le calcul final

On ne peut résoudre une équation sans reconnaître toutes ses variables. Pour que l’Éthiopie progresse, il doit reconnaître que la suppression d’un peuple ne les efface pas. Que nier l’histoire ne change pas sa réalité. Que deux plus deux, peu importe le nombre de fois réécrits, en fera toujours quatre.

La région somalienne a été la marge, la réflexion après coup, la vérité gênante. Mais les marges ont un moyen de faire la une des journaux.

Un calcul ne vient pas – c’est ici. Et lorsque la somme finale est écrite, que ce soit la vérité, pas le silence, qui est incontestée.

Parce que l’enseignant le sait bien:
«La vérité, peu importe la façon dont enterré, augmentera un jour.»

L’écrivain peut être joint à: +251900644648

Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info
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