Les dangereuses illusions d’Abiy et l’effondrement de l’Éthiopie

Maria

Note de l’éditeur : les opinions exprimées dans l’article ne reflètent pas nécessairement celles de Togolais.info.

Politique éthiopienne _ Abiy Ahmed Politique éthiopienne _ Abiy Ahmed

Par – Habte H.

L’Éthiopie se trouve à son moment le plus précaire. Alors que sa population endure de profondes difficultés, Abiy Ahmed vante les plans pour 2030 et 2036 promettant une puissance africaine avec un PIB en forte hausse et une prospérité universelle. Il ne s’agit pas là d’une ambition audacieuse, mais d’un aveuglement volontaire face à une nation qui sombre dans le chaos. Les promesses de mégaprojets et d’harmonie sociale sonnent creux au milieu de la guerre, des déplacements, de l’inflation et du rétrécissement de l’espace civique. Il s’agit d’une narration triomphale alors que le tissu de l’État s’effiloche ouvertement.

Le fossé entre vision et réalité

Pour comprendre la profondeur de l’illusion d’Abiy, il faut regarder au-delà du podium et s’intéresser à la vie des Éthiopiens ordinaires. Le pays n’est pas seulement en difficulté ; c’est une hémorragie. Des millions de citoyens, déplacés par les conflits déclenchés et exacerbés par le régime d’Abiy, croupissent dans des camps de fortune qui sont une parodie cruelle du mot « chez-soi ». Les blessures du Tigré sont encore fraîches ; L’Oromia reste un champ de bataille instable ; et Amhara est en proie à la peur et à la violence. Il ne s’agit pas de conflits abstraits mais de tragédies humaines : des pères protégeant leurs enfants des drones, des mères rationnant le peu de nourriture dont ils disposent.

L’illusion d’Abiy ignore trois piliers qui s’effondrent. Un vide sécuritaire saisit les citoyens par la peur, pas par l’ambition. Un effondrement économique fait de la nourriture un luxe et du désespoir une réalité quotidienne. Pendant ce temps, ses dirigeants restent à l’abri de la souffrance, résidant dans une bulle de platitudes tandis que la nation qu’il dirige s’effondre.

Les statistiques sont un témoignage effrayant de cette souffrance:

  • Sur 4 millions de personnes déplacées à l’intérieur du paysun nombre qui augmente quotidiennement.
  • 20 millions Les Éthiopiens confrontés à une grave crise faim cette année seulement, selon le Programme alimentaire mondial.
  • Des dizaines de millions vivre davantage sous l’ombre constante de l’insécurité alimentaire, la violence ethnique et l’effondrement État.

Un héritage de ruine, pas de Renaissance

Le verdict de l’histoire s’écrit non pas dans des communiqués de presse, mais dans les registres des pertes. Le bilan des victimes de la guerre civile est estimé à plusieurs centaines de milliers. La corruption est endémique, des milliards étant siphonnés dans les poches des oligarques et des copains. L’accent mis par le gouvernement sur des cérémonies insignifiantes et des projets fantômes révèle un leadership aveugle aux menaces existentielles qu’il a déclenchées.

Si cette voie illusoire continue, le résultat n’est pas une simple détérioration, mais une désintégration. L’Éthiopie risque de se diviser selon les clivages ethniques que les politiques du gouvernement ont enflammés. L’économie, éviscérée par les conflits et la corruption, ne rebondira pas mais pourrira. Une génération de jeunes, le plus grand espoir du pays, est en train de fuir, provoquant une fuite catastrophique des cerveaux.

L’impératif de la réalité

Pourtant, dans cette obscurité, la résilience du peuple éthiopien perdure. De Mekelle à Wollo, les murmures de la résistance se transforment en un rugissement unifié. Le fantasme de 2030 n’est pas un projet pour l’avenir ; c’est une épitaphe pour une nation trahie.

L’exigence est simple : nous avons besoin de dirigeants qui voient la souffrance, qui sentent le désespoir et qui sont ancrés dans la réalité brutale d’aujourd’hui. Le feu des ancêtres de l’Éthiopie n’a pas été éteint. Le salut ne réside pas dans le mirage d’Abiy, mais dans un retour lucide à l’unité, à la responsabilité et à la paix. Il est tard, mais la volonté de survie de la nation est éternelle.

Note de l’éditeur : les opinions exprimées dans l’article ne reflètent pas nécessairement celles de Togolais.info.

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