

Eng.abdi Ali Barkhad
Hargeisa, Somaliland
Malgré trois décennies de paix, d’élections démocratiques et de gouvernance fonctionnelle, le Somaliland continue d’être mis à l’écart par la communauté internationale. «Le monde est fatigué que le Somaliland soit ignoré», reflète non seulement la déception politique mais aussi un sentiment d’injustice.
Voici quelques vérités clés derrière ce sentiment:
La stabilité du Somaliland est rare dans la région
- Alors que de nombreuses parties de la corne de l’Afrique sont marquées par des conflits, du terrorisme ou de l’autoritarisme, le Somaliland a maintenu la paix, les élections régulières et un État fonctionnel avec des institutions comme un pouvoir judiciaire, le Parlement et les forces de police.
Démocratie sans reconnaissance
- Le Somaliland a organisé de multiples transitions pacifiques de pouvoir, y compris les élections présidentielles compétitives – de nombreux États africains reconnus n’ont pas atteints.
- Pourtant, il reste non reconnu, pas même en tant qu’état de facto dans la plupart des langues diplomatiques.
Pourquoi la communauté internationale est-elle hésitante?
- Précédent de l’Union africaine: Beaucoup craignent que la reconnaissance du Somaliland puisse déclencher des mouvements sécessionnistes ailleurs.
- Réclamation territoriale de la Somalie: Mogadiscio s’oppose fermement à la reconnaissance et est soutenu par des joueurs internationaux qui font toujours pression pour «l’intégrité territoriale».
- Géopolitique: les principaux pouvoirs priorisent les alliances à court terme sur la stabilité démocratique à long terme, en se concentrant sur les acteurs qu’ils considèrent comme utiles – ignorant souvent la justice ou les valeurs démocratiques.
Double standards?
Il n’est pas difficile de voir un double standard lorsque de nouveaux États comme le Soudan du Sud sont rapidement reconnus au milieu de la violence, tandis que le Somaliland est pénalisé pour être pacifique et démocratique.
Temps pour une réévaluation mondiale
Mon message met en évidence la nécessité d’un réalignement de la diplomatie mondiale – où la stabilité, les valeurs démocratiques et la légitimité locale sont récompensées, pas ignorées.
Jusque-là, les Somalilanchers ont le droit de remettre en question les motivations d’un système mondial qui prétend valoriser la démocratie mais ne soutient souvent pas ceux qui le pratiquent.
Le monde est fatigué d’ignorer le Somaliland
Depuis plus de trois décennies, le Somaliland est un rare exemple de paix, de démocratie et de stabilité dans la corne de l’Afrique. Alors que la région lutte contre les conflits, l’autoritarisme et l’insécurité, le Somaliland a construit un État fonctionnel – avec des élections démocratiques régulières, des transitions pacifiques du pouvoir et des institutions publiques qui servent le peuple.
Pourtant, malgré ces réalisations indéniables, la communauté internationale continue de fermer les yeux.
Pourquoi?
Pourquoi une démocratie fonctionnelle est-elle puni?
Le Somaliland est l’un des rares territoires africains où les élections sont crédibles, le leadership est contesté et la société civile prospère. Dans tout autre contexte, ceux-ci seraient célébrés et récompensés par la reconnaissance et le soutien internationaux.
Mais au lieu de cela, on dit au Somaliland d’attendre. Faire des compromis. Rester dans les limbes politiques – le tout pour une unité décédée en 1991 lorsque la Somalie s’est effondrée et que le Somaliland a réaffirmé son indépendance.
L’hypocrisie est claire
Le monde s’est précipité pour reconnaître le Soudan du Sud au milieu de la guerre et du chaos. Pourtant, le Somaliland, pacifique et démocratique, reste dans l’ombre. C’est une ironie amère: ceux qui ont recours à la violence sont entendus, mais ceux qui choisissent la paix sont réduits au silence.
Politique mondiale vs réalités locales
Le refus de reconnaître le Somaliland ne concerne pas la légalité – il s’agit de commodité géopolitique. Les nations puissantes priorisent leurs intérêts à court terme et leurs alliances fragiles sur la cohérence morale. L’Union africaine craint de créer un précédent, et certains acteurs mondiaux s’accrochent toujours au rêve obsolète d’une Somalie unifiée, un rêve qui ne reflète plus la réalité.
Les gens ont parlé
Le Somaliland ne demande pas de faveur. Il demande l’équité. Son peuple a parlé à travers les urnes, à travers leurs institutions et leurs actions.
Et maintenant, le monde doit répondre: la démocratie est-elle toujours importante? La stabilité compte-t-elle? Ou la reconnaissance est-elle réservée uniquement à ceux qui perturbent et détruisent?
À la communauté internationale: le monde est fatigué du silence. Le Somaliland existe. Ça marche. Il donne l’exemple. Il est temps de reconnaître.
L’ingénieur Abdi Ali Barkhad est un ingénieur industriel somalien, analyste politique et écrivain connu pour son commentaire approfondi sur la politique de la corne de l’Afrique et des relations internationales. Il a publié de nombreux articles analysant les politiques actuelles dans la région et est un ardent défenseur de la cause de la République du Somaliland. Ses idées ont été présentées sur des plates-formes telles que le Araweee News Network. Il peut être atteint à: tra50526@gmail.com
Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info
__
S’abonner : https://Togolais.info/subscribe-borkena/