Par Léopold Munhende, correspondant en chef
Les parlementaires britanniques Catherine Hoey et Jonathan Oates se sont joints mercredi à plus de 70 Zimbabwéens sur la place du Parlement à Londres pour protester contre l’incarcération d’un an du législateur local Job Sikhala à Harare.
Sikhala a passé 365 jours en détention provisoire cette semaine après son arrestation pour incitation à la violence publique, sans aucune indication que la justice envisage de le libérer.
Les efforts déployés par Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR) pour le faire libérer sous caution se sont heurtés 15 fois à un mur de briques.
Hoey et Oates ont rejoint l’activiste pro-démocratie Makomborero Haruzivishe qui, à un moment donné, a passé 10 mois dans la même prison que Sikhala est détenue et le chef Nhlanhlayamangwe Ndiweni, un autre de ceux chassés du pays par l’administration du président Emmerson Mnangagwa.
Hoey et Oates ont constamment conduit le Parlement britannique à souligner le manque de respect des droits humains fondamentaux par le gouvernement de la Zanu PF au fil des ans.
« S’est joint à Oates pour soutenir la manifestation. Job Sikhala détenu pendant un an sans caution. Un courageux député de l’opposition au Zimbabwe où l’État de droit est enfreint et où Mnangagwa autorise la corruption et utilise la violence pour faire taire les critiques », a déclaré Hoey après la manifestation.
Nous avons protesté #FreeJobSikhala aujourd’hui alors qu’il a passé 365 jours en tant que prisonnier politique à la prison maximale de Chikurubhi.
C’était une protestation contre la tyrannie,
une demande de #JusticeForMoreblessingAli,
une manifestation contre l’emprisonnement injuste continu de Jacob Ngarivhume, le… pic.twitter.com/Pyc2xGh6vT— Makomborero Haruzivishe (@MakomboreroH) 14 juin 2023
Une longue lettre ouverte écrite par Sikhala pour marquer l’année en prison a révélé un homme prêt à surfer sur la vague de la démocratie.
Sikhala a juré de continuer à se battre pour sa cause « même si cela lui coûte la vie ».
« Laissez-moi vous rassurer, je serai aux côtés du peuple même si cela me coûte ma liberté. Je serai aux côtés du peuple même si cela coûte ma carrière professionnelle et politique. Je serai aux côtés du peuple même si cela coûte mon sang. Personne ne devrait se tromper en pensant autrement », lit-on dans la lettre de Sikhala.
EN RAPPORT:
Sikhala a été arrêté quelques jours après que des habitants de la ville satellite de Chitungwiza ont déclenché des manifestations massives après le meurtre horrible de Moreblessing Ali, partisan de la Citizens Coalition for Change (CCC).
Son corps démembré en décomposition a été retrouvé quelques jours après son meurtre, jeté dans un puits désaffecté appartenant à la mère de l’auteur présumé Pius Jamba.
Ali n’a pas encore été enterré. Sa famille n’a pas eu accès à sa dépouille et après un an, elle ne sait pas si l’État l’a enterrée ou non.