Le gouvernement sénégalais suspend l’accès à Internet mobile après des jours d’affrontements meurtriers

Maria

Senegal’s government suspends mobile internet access amid days of deadly clashes

Le gouvernement sénégalais a suspendu temporairement les données des téléphones portables dimanche alors que le pays est sous le choc de jours d’affrontements meurtriers entre la police et les partisans du chef de l’opposition Ousmane Sonko.

Le ministère de la communication, des télécommunications et de l’économie numérique a indiqué qu’en raison de la diffusion de « messages subversifs dans un contexte de désordre public dans certaines localités », les données internet des téléphones portables seraient suspendues pendant certaines périodes.

Cette déclaration intervient après des jours d’affrontements meurtriers dans tout le pays d’Afrique de l’Ouest entre les partisans de Sonko et la police. Le bilan officiel des morts n’est pas clair. Le gouvernement affirme que 15 personnes, dont deux membres des forces de sécurité, ont été tuées, tandis que l’opposition affirme que 19 personnes sont mortes.

Les affrontements ont éclaté pour la première fois jeudi, après que Sonko a été reconnu coupable de corruption de jeunes mais acquitté des accusations de viol d’une femme qui travaillait dans un salon de massage et de menaces de mort contre elle. Sonko, qui n’a pas assisté à son procès à Dakar, a été condamné à deux ans de prison. Son avocat a déclaré qu’aucun mandat d’arrêt n’avait encore été délivré contre lui.

Sonko est arrivé troisième à l’élection présidentielle sénégalaise de 2019 et est populaire auprès de la jeunesse du pays. Ses partisans soutiennent que ses problèmes juridiques font partie d’un effort du gouvernement pour faire dérailler sa candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Sonko est considéré comme le principal concurrent du président Macky Sall et a exhorté Sall à déclarer publiquement qu’il ne sollicitera pas un troisième mandat. Sonko n’a pas été vu ni entendu depuis le verdict.

La communauté internationale a appelé le gouvernement sénégalais à résoudre les tensions.

Le gouvernement avait déjà suspendu l’accès à certains sites de médias sociaux, tels que Facebook, WhatsApp et Twitter, qui, selon lui, étaient utilisés pour inciter à la violence.

Lors d’une conférence de presse samedi soir, le gouvernement a déclaré qu’il prendrait toutes les mesures nécessaires pour sécuriser le pays.

« Je voudrais rassurer le peuple sénégalais que quelles que soient les attaques que nous aurons, l’Etat y fera face », a déclaré le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome. Environ 500 personnes ont été arrêtées à travers le pays, y compris celles appartenant à des partis politiques ainsi que celles qui essaient simplement d’effrayer les gens, a-t-il déclaré.

Des groupes de défense des droits ont condamné la répression gouvernementale, qui, selon lui, a inclus des arrestations arbitraires.