Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info


Par Gezahegn Engida
Le cadrage même de cette question peut soulever des sourcils, mais l’ours. Permettez-moi de faire valoir mon cas.
Faites une pause et reflétons. Je soutiens que si nous, au milieu de notre ferveur révolutionnaire alimentée par la haine et de notre répugnance de la soi-disant «l’autocratie absolutiste», a convoqué le courage intellectuel de remettre en question nos hypothèses, de défier nos certaines ans et d’explorer un endroit mal à l’aise aujourd’hui.
Si seulement nous avions osé poser les questions «et si» à l’époque:
Et si, malgré nos bonnes intentions, nous finissons par installer un régime beaucoup plus brutal et monstrueux que celui impérial que nous nous battions pour renverser?
Qu’en a-t-il donné la tourmente dans la mer Rouge et la corne de l’Afrique; La rivalité géopolitique entre les superpuissances jouant dans notre région, où les acteurs locaux ne sont que des pions; la longueur de longue date des États arabes, en particulier l’Égypte, à évincer l’Éthiopie de la mer Rouge; La militarisation soutenue par Soviétique de Siad Barre et ses procurations domestiques – que si nos divisions internes conduisaient à l’effondrement soudain du régime et à la création d’un vide de pouvoir qui menacerait la survie même de l’Éthiopie elle-même?
Malheureusement, notre culture intellectuelle – alors et maintenant a été inhospitalière à des voix dissidentes, sans parler d’une délibération rigoureuse ou d’une prévoyance stratégique. Nous nous sommes comportés comme un troupeau de gnous migrants: singulièrement concentré sur le mouvement vers l’avant, aveugle aux prédateurs qui attendent à chaque trou d’eau. Pourquoi n’avons-nous pas considéré la possibilité que nous puissions nous tromper? Pourquoi n’avons-nous pas imaginé de pires résultats?
La réponse, malheureusement, est simple. Malgré 50 ans de recul, nous nous sommes comportés et nous avons continué à comporter un troupeau irréfléchi, dépourvu de réflexion profonde ou de raisonnement complexe.
À la place du régime impérial, nous nous sommes retrouvés avec le règne de Mengistu de 17 ans de terrorisme – une dictature militaire brutale. Si ce n’est pas par action directe, alors par omission et la paresse intellectuelle, nous avons permis que cela se produise. La même culture intellectuelle étroite et complaisante nous a également aveuglés lors des transitions ultérieures. Lorsque nous nous sommes mobilisés pour déloger le régime DÉPRISE EPRDF / Woyane, nous n’avons pas encore réussi à nous demander si le successeur pourrait être encore pire. Et nous nous sommes donc retrouvés avec le régime d’Abiy Ahmed, faisant maintenant sa propre marque de dévastation.
Tout au long des trois transitions politiques majeures de l’absolutisme impérial à la dictature militaire, de Mengistu à l’EPRDF, et de l’EPRDF à la soi-disant prospérité du parti des intellectuels et des intellectuels éthiopiennes est restée aux luttes de pouvoir interne, tout en accordant peu d’attention aux développements géopolitiques externes.
Au cours de la première transition, ils ont délibérément ignoré l’objectif de longue date des États arabes pour éjecter l’Éthiopie de la mer Rouge, l’armement soviétique de Siad Barre et la création de forces proxy sous la bannière de l’Érythréen, Oromo, Somali et Tigrayan. Ils n’ont pas anticipé l’embargo des armes américaines qui a suivi la chute de la monarchie.
Au cours de la deuxième transition, ils ont ignoré la montée de l’islam politique radical dans la région et les profondes implications de l’effondrement de l’Union soviétique et l’émergence d’un ordre mondial unipolaire.
Et lors de la transition la plus récente de l’EPRDF à Abiy-ils sont restés aveugles à la dynamique géopolitique changeante du Moyen-Orient, de la montée de la Chine en tant que challenger à la domination américaine et à l’émergence de puissances centrales régionales. Ils n’ont pas non plus saisi l’ampleur de l’Égypte
Hostilité à la suite de la construction de l’Éthiopie du RGO.
Dans chaque cas, le changement de régime en Éthiopie a été influencé, sinon directement, par des réalignements géopolitiques et stratégiques plus larges dans le klaxon, au Moyen-Orient et parmi les puissances mondiales. Toute tentative future de lutte armée ou politique, même le simple espoir de changement, il est accompagné, ou mieux encore, précédé d’une évaluation stratégique sobre de ces forces plus grandes. Jusqu’à présent, nous avons échoué lamentablement sur ce front.
Au moment où j’écris ceci, l’Égypte coordonne activement l’Érythrée, la Somalie, Djibouti et le Soudan pour encercler l’Éthiopie. Il recherche des proxys locaux pour inciter à l’instabilité interne en cours. Notre dégoût légitime envers Abiy et son régime ne doivent pas nous aveugler à ces menaces externes. Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter les mêmes erreurs graves.
En effet, notre incapacité collective à voir la situation dans son ensemble, plus de trois transitions de régime, a aidé à saper l’Éthiopie à la joie de ceux qui souhaitent le voir effacé de la carte.
Un indicateur clair de la baisse de notre pays est la nostalgie généralisée pour les régimes précédents. Selon presque toutes les mesures de la sécurité, la sécurité personnelle, l’état de droit, la stabilité, l’effet de levier diplomatique et la préparation militaire – chaque régime successif a été pire que celui auparavant. C’est le signe d’une nation en retraite. C’est là que nous sommes. C’est là que nous nous dirigeons.
Nous devons changer de cap. Nos ennemis à la fois de près et de loin sont prêts à célébrer notre destruction par un massacre mutuel.
Mais cela ne doit pas être ainsi. Nous pouvons penser différemment. Nous devons penser différemment. À tout le moins, nous devons cesser de répéter les mêmes erreurs stratégiques. Nous ne pouvons pas avoir une autre chance. Nous devons nous engager à garder notre vaisseau commun-éthiopie-afloat.
Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info
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