Note de l’éditeur : les opinions exprimées dans l’article ne reflètent pas nécessairement celles de Togolais.info.


Par Bilelegne Gashaw Mengistu
Le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré devant le Parlement éthiopien le 28ème d’octobre, « L’Éthiopie ajoute 3 millions de personnes chaque année. Cela signifie que l’Éthiopie ajoute une Érythrée au complet chaque année… (En ce qui concerne les négociations potentielles avec l’Érythrée), je suis prêt à négocier si cela conduit à un résultat significatif… Si la guerre éclate, l’issue est claire… Si nous partons en guerre, personne ne nous arrêtera.
Après avoir proféré cette étonnante menace de guerre, il a fait l’éloge du parlement de son propre pays et a ridiculisé le système de gouvernement de l’Érythrée en déclarant : « Cela ne nous dérangera pas que les Érythréens partagent leurs pensées et leurs opinions dans nos discussions parlementaires jusqu’à ce qu’ils aient leur propre parlement. C’est parce que c’est dans la culture éthiopienne de partager ce que nous avons avec les autres.
La politique éthiopienne devient de plus en plus absurde. Il est frappant de voir le célèbre artiste éthiopien Shimelis Abera se lancer dans l’analyse politique, tandis que les actions d’Abiy Ahmed s’apparentent à celles d’un comédien. Où peut-on trouver un drame plus absurde que celui-ci ?
Le discours parlementaire d’Abiy Ahmed indique qu’il est prêt à entrer en guerre avec l’Érythrée pour sécuriser un port maritime. Les experts préviennent qu’il faudra des décennies à l’Éthiopie pour se remettre de la guerre dévastatrice de deux ans au Tigré (2020-2022), et que les conflits en cours dans les régions d’Oromia et d’Amhara ont causé d’immenses dégâts. Si une guerre avec l’Érythrée éclatait, elle aurait des conséquences catastrophiques, bien au-delà des deux pays, et déclencherait une vague de conflit destructrice dans toute la région.
Dans ce contexte, j’ai un message pour la population d’Addis-Abeba.
Chers citoyens d’Addis-Abeba, il convient de rappeler qu’il y a 28 ans, l’Éthiopie a mené une guerre de deux ans avec l’Érythrée sur la question frontalière de Badme, entraînant la mort de plus de 100 000 personnes des deux côtés et d’innombrables blessés. De nombreux Addis-Ababans ont répondu à l’appel du gouvernement et ont combattu dans la guerre. En 1999, nous avons reçu une nouvelle dévastatrice (« Merdo ») faisant état de plus de 5 000 jeunes Addis-Ababiens tués sur le champ de bataille. Au cours de cette guerre, les Addis-Ababs ont démontré leur patriotisme non seulement en combattant, mais également en soutenant les soldats en leur fournissant de la nourriture et d’autres produits de première nécessité. Les habitants de la ville, connus pour leur créativité et leur talent artistique, motivaient les soldats par la musique, la poésie et le théâtre. Cependant, après la guerre, le gouvernement n’a pas récompensé nos sacrifices ; au lieu de cela, nous avons été soumis à diverses formes d’oppression. Les soulèvements populaires de 2001 et 2005 sont des exemples des emprisonnements, des passages à tabac et des meurtres que nous avons endurés sous le régime de l’EPRDF de l’époque.
En 2020, lors du conflit avec les forces du Tigré, le gouvernement d’Abiy Ahmed a sollicité notre aide, et nous avons répondu sans réserve pour défendre la souveraineté éthiopienne. Cependant, pendant que nous combattions, le gouvernement a annexé plus de 100 000 hectares de terres d’Addis-Abeba et les a incorporées à la région d’Oromia. Et après la fin de la guerre du Tigré, l’attention du gouvernement s’est déplacée vers le déplacement d’Addis-Ababs, nous dépossédant de nos propriétés et violant nos droits de citoyenneté.
C’est pourquoi nous, la population d’Addis-Abeba, ne devrions pas soutenir cette guerre. Nous devrions dire à Abiy Ahmed : « Le retour d’Assab n’est pas notre priorité ; récupérer nos terres et récupérer nos propriétés est notre priorité. C’est votre guerre, pas la nôtre. Si vous la commencez, combattez-la vous-même. »
Note de l’éditeur : les opinions exprimées dans l’article ne reflètent pas nécessairement celles de Togolais.info.
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