La militante pour l’égalité des sexes Esther Tawiah a tiré la sonnette d’alarme sur les pratiques des institutions financières du Ghana qui, selon elle, renforcent les stéréotypes de genre dépassés et entravent l’indépendance des femmes.
Dans une interview sur Étoile du matin avec Naa Dedei Tettey, Tawiah a remis en question la nécessité d’exiger des femmes qu’elles divulguent leur état civil lors de l’ouverture de comptes bancaires, la qualifiant à la fois d’inutile et de discriminatoire.
« Lorsque vous allez dans une banque et que vous souhaitez ouvrir un compte, la première chose qu’on vous demande, c’est votre état civil », explique Tawiah. « Si vous ne répondez pas, ils disent qu’ils ne peuvent pas continuer parce que la Banque du Ghana a besoin de ces informations. » Elle s’est dite préoccupée par le manque de clarté quant aux raisons pour lesquelles de telles données personnelles sont nécessaires dans les transactions financières et à leurs implications potentielles pour les femmes.
Tawiah a soutenu qu’en demandant l’état civil, les banques lient subtilement la valeur financière d’une femme à son statut relationnel, perpétuant l’idée selon laquelle la valeur d’une femme est intrinsèquement liée à sa condition matrimoniale. « Imaginez que vous priez pour le mariage depuis des années, et qu’à la banque, on vous rappelle que le mariage est considéré comme essentiel », a-t-elle déclaré. « Cela ajoute une pression inutile et renforce l’idée selon laquelle la valeur d’une femme est liée à son état civil. »
Elle a en outre critiqué cette pratique, affirmant qu’elle reflète des visions sociétales plus larges qui dictent l’autonomie financière des femmes et leurs rôles au sein de la structure familiale. « L’indépendance financière d’une femme ne devrait pas dépendre du fait qu’elle soit mariée ou non », a souligné Tawiah.
Ses commentaires soulignent la nécessité de changements systémiques pour promouvoir l’égalité des sexes dans les services financiers et soulignent l’importance de créer des politiques qui soutiennent l’indépendance financière de tous les individus, quel que soit leur état civil.