Au cours des dernières semaines, un incident troublant impliquant l’hon. Alex Ikwechegh, un homme politique nigérian, a suscité des discussions dans toute l’Afrique de l’Ouest. Selon certaines informations, Ikwechegh, une personnalité bien connue de l’État d’Abia, aurait agressé un conducteur de Bolt dans un accès de rage. Mais pour beaucoup au Nigéria, cette histoire est loin d’être choquante. Un tel comportement parmi les politiciens nigérians a été discuté à voix basse, chuchoté en public, mais largement accepté comme une norme malheureuse. Cette tendance inquiétante d’agression et d’impunité contraste fortement avec les valeurs ghanéennes, ce qui soulève la question suivante : pourquoi a-t-on laissé cela s’envenimer au-delà de la frontière, et quelles leçons le Ghana doit-il tirer pour éviter le même sort ?
Prenons l’exemple du ministre nigérian des Fonctions spéciales et des Affaires intergouvernementales, George Akume. Cet homme politique chevronné, dont on dit qu’il est attiré par les femmes mariées, est mêlé à des allégations de conduite inappropriée depuis des années. Ses excès sont bien documentés, depuis ses fameuses escapades de beuverie jusqu’à ses prétendues explosions de violence dirigées contre ses rivaux politiques et son propre personnel. Le comportement présumé d’Akume met en évidence les inquiétudes persistantes concernant la culture du pouvoir incontrôlé. Un exemple frappant est une plainte publique du chef Mike Mku, qui a courageusement fait part de son expérience d’agression par Akume. Pourtant, comme dans bon nombre de ces cas, le système politique nigérian semble fermer les yeux.
Beaucoup de ces politiciens se retrouvent mêlés à la consommation de substances, l’alcool étant souvent un vice central. Mais le plus inquiétant est que de telles indulgences conduisent souvent à des comportements agressifs et débridés, souvent dans des lieux publics. Cela soulève une question urgente : quel genre de message cela envoie-t-il à la prochaine génération ? Lorsque ceux qui occupent des postes de direction affichent un tel comportement sans conséquence, cela érode la confiance du public, affaiblit le moral civique et crée un dangereux précédent.
Au Ghana, nous sommes fiers des valeurs démocratiques que nous avons travaillé sans relâche pour défendre. Le peuple ghanéen attend du respect, de l’humilité et de la responsabilité de la part des personnes occupant des fonctions publiques. En tant que journaliste qui couvre la politique ghanéenne depuis plus d’une décennie, je peux dire que même si nous ne sommes pas sans problèmes, nous avons généralement évité les abus de pouvoir généralisés qui semblent prévaloir dans certaines parties du Nigeria. Le Ghana ne peut et ne doit pas suivre le même chemin. Notre environnement politique, bien que parfois entaché de scandales, a surtout tenu pour responsables ceux qui outrepassaient leurs limites.
L’exemple nigérian nous rappelle de rester vigilants et de plaider continuellement en faveur de la responsabilité, de la transparence et du respect de l’État de droit au Ghana. Les hommes politiques sont des fonctionnaires chargés par le peuple de prendre des décisions qui guideront la nation vers la prospérité. Ils devraient être des modèles de bonne conduite et non des exemples d’impunité.
Le Ghana a le choix. Que les actions de dirigeants comme l’hon. Alex Ikwechegh et George Akume servent de récits édifiants. Nous devons nous engager à favoriser une culture où le pouvoir et les privilèges vont de pair avec la responsabilité et l’intégrité. Restons vigilants pour garantir que nos dirigeants ne s’éloignent pas des valeurs qui font de nous une nation forte et unie.
Par : Kwame Adj. | Journaliste senior