Un ancien chef de l’opposition tchadienne nommé Premier ministre du gouvernement de transition |

Maria

Succès Masra

Al Jazeera


Succes Masra est revenu d’exil en novembre après avoir signé un accord de réconciliation avec les dirigeants militaires du Tchad.

Le gouvernement de transition du Tchad a nommé l’ancien chef de l’opposition Succes Masra, récemment revenu au pays après son exil, au poste de Premier ministre.

Masra servira pendant la transition vers un régime civil, a déclaré lundi Mahamat Ahmad Alhabo, le nouveau secrétaire général de la présidence tchadienne.

Masra, président du parti Les Transformateurs, s’est fermement opposé aux dirigeants militaires arrivés au pouvoir en avril 2021 après la mort d’Idriss Deby Itno, qui a dirigé le pays pendant 30 ans.

Lors d’un référendum le mois dernier sur une nouvelle constitution, où 86 pour cent des participants ont voté « oui », Masra a exhorté ses partisans à voter en faveur de la constitution, qui devrait désormais ouvrir la voie à des élections.

Il a fait valoir que son adoption accélérerait la fin de la transition, tandis que le reste de l’opposition a exhorté les Tchadiens à voter « non » ou à boycotter le référendum.

Le chef de l’opposition tchadienne Succes Masra (au centre) vote dans un bureau de vote lors du référendum constitutionnel à N’Djamena (Denis Sassou Gueipeur/AFP)

Masra a fui le Tchad peu après que des dizaines de personnes ont été tuées en octobre 2022 lors de la répression des manifestations contre les dirigeants militaires, qui venaient de prolonger de deux ans une transition de 18 mois censée aboutir à des élections et au retour au pouvoir d’un gouvernement civil.

Les autorités affirment qu’environ 50 personnes ont été tuées ce jour-là, tandis que les partis d’opposition et les organisations non gouvernementales affirment qu’entre 100 et 300 personnes ont été tuées.

La quasi-totalité des victimes ont été abattues par les militaires et la police dans la capitale N’Djamena.

Masra est rentré d’exil le 3 novembre après la signature d’un accord de réconciliation à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, le 31 octobre, qui lui garantissait la possibilité de participer à des activités politiques.

Cependant, plusieurs partis d’opposition ont pris leurs distances avec Masra et ont dénoncé l’amnistie générale que le régime a accordée à « tous les Tchadiens, civils et militaires » impliqués dans les événements de la contestation d’octobre 2022.