Par Anna Chibamu
Le législateur de NORTON, Temba Mliswa, a été expulsé mardi du Parlement après avoir accusé la Zanu PF d’avoir tué des milliers de personnes dans les provinces des Midlands et du Matebeleland lors des atrocités de Gukurahundi dans les années 1980.
Mliswa débattait du projet de loi patriotique qui, selon les défenseurs des droits humains, menacerait dangereusement la liberté d’expression au Zimbabwe s’il était adopté.
Les actes qui seront criminalisés en vertu de la loi proposée comprennent la correspondance privée avec des gouvernements étrangers, les fausses déclarations ou toute autre conduite visant à saper le pays.
Mliswa a déclaré à la présidente par intérim du Parlement, Tatenda Mavetera, que les camarades de la ZANLA et de la ZIPRA étaient entrés en guerre dans l’intérêt national pour libérer le pays, de sorte que personne n’était qualifié pour qualifier un autre de nationaliste ou de patriote.
Il a en outre critiqué le parti au pouvoir, le Zanu PF, pour avoir voulu approuver une loi draconienne, décrivant le parti comme « dérangé » pour avoir poursuivi la brutalité observée lors des massacres de Gukurahundi.
Dit Mliswa, « La seule chose pour laquelle la Zanu PF est connue, c’est le massacre.
« Gukurahundi, il l’a fait. Il doit y avoir une commission d’enquête pour s’occuper des gens de la Zanu PF qui ont dirigé les tueries.
EN RAPPORT:
Le génocide aurait coûté la vie à plus de 20 000 personnes parlant le ndebele dans le sud du Zimbabwe et n’a toujours pas été résolu alors que les proches des victimes demandent la fermeture.
« Vous ne pouvez pas tuer d’autres personnes dans un pays. N’avez-vous pas entendu parler de Gukurahundi ? Où sont ces gens qui ont dirigé Gukurahundi ? Sont-ils nationalistes, sont-ils patriotes ? Ils sont allés tuer les gens qui étaient patriotes et nationalistes. Gukurahundi est un fait. Que cela ne vous fasse pas mal parce que vous ne faisiez probablement pas partie de la lutte. C’est émouvant… », a déclaré un Mliswa furieux à la présidente temporaire, la législatrice Tatenda Mavetera.
Mavetera a accusé Mliswa d’avoir utilisé un langage offensant contre Zanu PF, l’éjectant du Parlement.
« Monsieur. Mliswa, nous avons différents partis politiques dans cette maison et pour que vous veniez accuser un autre parti politique d’être offensant ; c’est très irrespectueux. À l’ordre, pouvez-vous quitter la Chambre Hon. Mliswa, quitte la Maison ! dit-elle.
« Mais vous ne pouvez pas me chasser. Gukurahundi n’est-il pas arrivé sous la Zanu PF ? Alors, pourquoi m’éloigner de la maison pour avoir dit la vérité ? Vous me virez de la maison pour avoir soulevé la question de Gukurahundi, êtes-vous sérieux à ce sujet ? » a riposté Mliswa.
Alors qu’on le faisait sortir, il a poursuivi : « Ce que vous faites est antipatriotique, antinationaliste, barbare pour le parti auquel vous appartenez ? Je pars en sachant que tu as fait la plus grosse erreur. Vous voulez apaiser le président, vous espérez devenir le prochain président en léchant des bottes.
« Ce que vous faites est antipatriotique. Gukurahundi est arrivé sous Zanu PF. Qui essayez-vous d’apaiser ? Unoda kuti ndidzingwe muParliament hausi Président. Hunzai mapurisa handisi kubuda nhasi, hunzai mapurisa endai munotora Chef des affaires gouvernementales. Gukurahundi était un acte de Zanu PF.
« Handisi kubuda nhasi huyai imika kuno uku. On ne peut pas avoir de Parlement quand on est honnête wakudzingwa. Ndinodzingirwa chii. Madame la Présidente, si le siège est trop chaud, ne vous asseyez pas là. Il fait chaud, je vous dis. Ngaanotora mapurisa vambomhanyamhanya, handisi kubuda nhasi. Chii chamungandiita, hapana mutemo unondidzinga muParliament», a déploré le député.
Le vote sur le projet de loi a été suspendu jusqu’à mercredi.