L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) ont convenu lundi d’une prolongation de cinq jours de l’accord de cessez-le-feu qu’elles ont signé le 20 mai, alors que les parties concernées, dont l’Union africaine (UA), élaborent une feuille de route à mettre fin au conflit prolongé.
Alors que les deux parties hostiles ont affirmé leur engagement à permettre le passage en toute sécurité des civils des zones de conflit et à protéger les approvisionnements civils, la trêve a été constamment violée pendant la période de cessez-le-feu, entravant l’accès humanitaire et le rétablissement d’une véritable stabilité.
VIOLATION DE TRÈVE
L’accord sur un cessez-le-feu à court terme et des arrangements humanitaires a été conclu à la suite de négociations qui ont débuté le 6 mai dans la ville saoudienne de Djeddah dans le cadre d’une initiative saoudo-américaine dans le but de mettre fin au conflit au Soudan et de faciliter l’accès à l’aide humanitaire. aux civils.
La trêve de sept jours, entrée en vigueur le 22 mai, devait expirer lundi à 21h45 heure locale (19h45 GMT). Peu de temps après l’entrée en vigueur de l’accord, des affrontements sporadiques ont été signalés entre l’armée et les RSF.
Dans un communiqué la semaine dernière, l’Arabie saoudite et les États-Unis, deux courtiers de l’accord, ont déclaré que le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu avait détecté de graves violations de l’accord.
Alors que les parties concernées travaillaient sur l’extension lundi, de violents affrontements ont éclaté à Khartoum, la capitale du Soudan.
Selon des témoins oculaires, les affrontements ont eu lieu dans les villes d’Omdurman et de Bahri (Khartoum Nord), où l’armée soudanaise a lancé des frappes aériennes sur des sites des RSF dans les deux villes, tandis que les RSF ont riposté avec des missiles antiaériens.
L’Arabie saoudite et les États-Unis ont déclaré dans un communiqué après l’accord sur la prolongation que même si le cessez-le-feu était « imparfaitement observé », une prolongation peut encore donner du temps pour une aide humanitaire supplémentaire, la restauration des services essentiels et la discussion d’un potentiel plus long- prolongation de mandat.
RÉSOLUTION POSSIBLE
Pour aider à restaurer la paix dans le pays, l’UA a adopté la feuille de route pour la résolution du conflit au Soudan.
La feuille de route a été adoptée lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui s’est tenue samedi au niveau des chefs d’État et de gouvernement, axée sur la situation au Soudan, a indiqué l’UA dans un communiqué publié dimanche.
La feuille de route a décrit six éléments qui incluent la mise en place d’un mécanisme de coordination pour s’assurer que tous les efforts des acteurs régionaux et mondiaux sont harmonisés et efficaces ; une cessation immédiate, permanente, inclusive et complète des hostilités ; et une réponse humanitaire efficace.
La réunion de haut niveau a souligné l’importance primordiale d’un processus de paix unique, inclusif et consolidé pour le Soudan, coordonné sous les auspices conjoints de l’UA, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, de la Ligue des États arabes et des Nations unies, ainsi que d’autres organisations similaires. partenaires d’esprit.
« Le conseil, avec une profonde inquiétude, condamne fermement le conflit insensé et injustifié en cours entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide, qui a entraîné une situation humanitaire désastreuse sans précédent, le meurtre aveugle de civils innocents », indique le communiqué.
LOURDE PERTE
Les affrontements armés meurtriers qui ont éclaté le 15 avril ont infligé de lourdes pertes au pays.
Selon un rapport du Syndicat des médecins soudanais publié dimanche, le bilan des victimes civiles depuis le début des affrontements s’est élevé à 866 morts et 3 721 blessés.
Les Nations Unies ont déclaré lundi dans un communiqué que le conflit soudanais entraînait déjà des déplacements et la faim.
« Plus d’un million de citoyens et de réfugiés devraient fuir le pays, tandis que 2,5 millions supplémentaires à l’intérieur de ses frontières devraient faire face à une famine aiguë dans les mois à venir », indique le communiqué, exigeant une action « urgente » de la communauté internationale.
Selon les médias, plus de 350 000 personnes ont déjà fui vers les pays voisins, la plupart se dirigeant vers l’Égypte, le Tchad, le Soudan du Sud et l’Éthiopie.
Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sisi a déclaré samedi que l’Égypte avait accueilli jusqu’à présent 150 000 citoyens soudanais fuyant le conflit en cours, en plus d’héberger déjà cinq millions de Soudanais. Article final