Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info
Réponse à «de servir la lutte pour la liberté à servir la lutte contre les combattants de la liberté»


Par Kebrab Ze Ethiopie
On dit souvent, «Les grands esprits discutent des idées; les esprits moyens discutent des événements; les petits esprits discutent des individus.» Dans la politique éthiopienne, la tendance à se concentrer sur les individus plutôt que sur les idées est devenue trop courante. Cette fixation nuise aux débats idéologiques significatifs et réduit plutôt des questions complexes aux attaques personnelles et aux jugements de caractère. Ceci est particulièrement omniprésent dans un paysage politique façonné par la politique identitaire, où la mise à la terre idéologique prend souvent le siège des récits axés sur la personnalité.
Bien que je crois fermement que discuter des individus – peu importe à quel point – ne fait pas grand-chose pour faire avancer la conversation plus large sur la liberté, la justice et la démocratie, je reconnais la nécessité de répondre lorsqu’une figure comme Sisay Agena devient le sujet d’une critique pointue. En tant que tel, bien que je préfère aborder les fondements idéologiques des questions soulevées, je m’efforcerai de m’engager sur le niveau fixé par le récent éditorial, s’adressant à la fois aux affirmations faites contre Sisay et aux implications plus larges de son parcours pour l’avenir politique de l’Éthiopie.
Une critique erronée
L’auteur de l’op-Ed commence par un malentendu fondamental des motivations de Sisay Agena, qui ouvre la voie à une critique erronée. Sisay n’a jamais été un «combattant de la liberté» dans le sens où l’auteur l’a chargée. Réduire son travail à un récit binaire de lutte contre la répression par rapport à cela, c’est mal interpréter l’essence de ce que Sisay a toujours défendu.
La préoccupation centrale de Sisay a toujours été la survie de l’unité éthiopienne et la préservation de l’État par-dessus tout. Bien qu’il soit sans aucun doute pro-démocratique, sa principale opposition au TPLF provenait non seulement de leur autoritarisme, mais de l’approche ethno-centrique qui, selon lui, menait l’Éthiopie sur un chemin de destruction irréversible. Pour Sisay, les politiques du TPLF s’apparentent à un aveugle voyageant sur une route dangereuse, se dirigeant vers la fragmentation et le chaos.
En malentant cette motivation fondamentale, l’auteur de l’op-ed se fait déception. Cette mauvaise caractérisation a conduit à une analyse biaisée des actions et des positions de Sisay, qui méritent d’être compris dans le contexte de son engagement inébranlable à la survie de l’État éthiopien.
Une voix patriotique
L’auteur souligne à juste titre les contributions importantes de Sisay Agena au plus fort de la domination autoritaire du TPLF – sa voix intrépide sur la télévision ESAT et son engagement indéfectible à remettre en question les récits oppressifs. Ces réflexions sur l’audace, l’humilité et le dévouement de Sisay à la plus grande cause de l’unité éthiopienne sont exacts et bien méritées. Cependant, lorsque l’auteur faiblit, c’est en supposant que Sisay s’est dévié de ces principes. En vérité, Sisay dans l’ensemble reste la même personne.
Ce qui est resté constant dans le caractère de Sisay, c’est son profond engagement envers l’unité de l’Éthiopie, sa clarté de but et sa volonté de rester ferme face à l’adversité. Ses actions, alors et maintenant, découlent de cette croyance fondamentale: que la survie de l’Éthiopie en tant qu’état unifié est primordiale.
Suggérer que Sisay a en quelque sorte abandonné ses principes, c’est mal comprendre la cohérence de ses motivations. La même clarté et le même courage que l’auteur admirait une fois à Sisay reste évident dans sa position actuelle. Son approche a peut-être évolué pour répondre aux complexités du paysage politique actuel, mais le cœur de qui il est – son dévouement à la survie et à l’unité de l’Éthiopie – n’a pas changé. Il continue de représenter une voix unique et constante pour la majorité patriotique silencieuse, dont je crois fermement que je fais partie.
Les fondations restent fortes
L’auteur interprète la position de Sisay comme une trahison des idéaux démocratiques, mais je crois que cette conclusion est basée sur une mauvaise lecture des motivations de Sisay et des réalités politiques plus larges en Éthiopie. Ce que Sisay a observé et soutenu n’est pas la perpétuation de la répression mais le recentrage de la politique éthiopienne sur la centralité de l’Éthiopie en tant qu’État unifié. Son alignement sur l’administration actuelle découle de ses efforts pour répondre à la question existentielle de l’unité éthiopienne, et non d’une vendetta personnelle ou d’un opportunisme.
Sous le gouvernement d’Abiy Ahmed, nous avons assisté à une tentative sans précédent de réunir des factions qui étaient autrefois catégoriquement opposées à la cohésion de l’Éthiopie – des groupes comme l’OLF, l’ONLF et d’autres mouvements dispersés à travers le monde. L’administration a prolongé une invitation ouverte, offrant une ardoise vierge pour que ces groupes participent au processus politique. Cette approche, bien que Noble, a peut-être été trop optimiste. Les divisions internes au sein de ces factions, qui étaient restées en sommeil pendant des années, ont été inévitablement introduites dans le giron et ont ensuite explosé lorsqu’ils sont contestés par les réalités changeantes de la gouvernance.
Cette fragmentation a eu des conséquences dévastatrices, et nous en payons le prix dans la vie humaine. Cependant, l’intention derrière ces efforts était claire: amener toutes les voix dans la sphère politique éthiopienne et tenter une voie vers la gouvernance inclusive. Le soutien de Sisay à l’administration actuelle reflète sa reconnaissance de cet effort pour réinventer l’unité éthiopienne, même si le processus a été chargé d’agitation et de revers.
Un miroir de cohérence
L’affirmation selon laquelle Sisay Agena est devenue un miroir de ce à quoi il s’est opposé une fois dénonce le cœur de sa position et de sa motivations. Alors que l’auteur de l’op-ed soutient que le silence de Sisay équivaut à la complicité, la réalité est beaucoup plus nuancée. Au plus fort du règne du TPLF, la plupart des mouvements d’opposition vocaux se sont rassemblés sous la bannière de l’unité éthiopienne, s’opposant aux politiques ethno-centriques du gouvernement central qui menaçaient la survie du pays. Aujourd’hui, en revanche, une grande partie de l’opposition provient de forces ethno-centriques – pour que Sisay se soit toujours opposé tout au long de sa carrière.
Bien que certains de ces groupes puissent tenter de séduire leurs agendas sous le couvert du patriotisme, leurs objectifs restent fondamentalement ethno-centriques et priorisent les intérêts de faction sur l’unité nationale. Dans ce contexte, la position de Sisay n’a pas changé; Il reflète plutôt son engagement durable à remettre en question les forces de division qui mettent en danger la cohésion de l’Éthiopie.
En outre, il est important de reconnaître les progrès réalisés en vertu de l’administration actuelle. De nombreux groupes d’opposition, à l’exception de ceux qui ont pris les armes, restent actifs et participent à la gouvernance fédérale ou régionale. Ils voyagent librement dans le pays et s’engagent dans le processus politique. Cependant, l’influence omniprésente des journalistes et réseaux ethno-centristes – dont beaucoup exploitent les anciennes structures du TPLF, même au sein des institutions religieuses – a créé un environnement volatil. Ces acteurs ont activement propagé de faux récits, des divisions rasées et favorisé l’instabilité, sapant les efforts pour construire une Éthiopie unifiée.
Sisay n’a pas été silencieux; Au contraire, il a activement appelé à une action gouvernementale plus ferme contre ces forces déstabilisantes. Sa demande de mesures plus fortes ne résulte pas d’un désir de répression ou d’autoritarisme, mais d’une reconnaissance claire du préjudice, ces récits de division infligent à l’unité fragile de l’Éthiopie. Ces appels à l’action sont entièrement cohérents avec son opposition à vie à l’ethno-centrisme et son engagement inébranlable à la survie de l’État éthiopien. Étiqueter sa position de silence ou de complicité, c’est négliger le rôle proactif qu’il a joué dans la lutte contre les menaces posées par ces forces.
Une histoire d’hypothèses et d’auto-tromperie
La représentation de Sisay Agena en tant que conte de prudence sur la fragilité de l’intégrité politique est, en soi, fondée sur un fondement d’hypothèses et d’auto-tromperie. L’auteur de l’op-ed suppose que le voyage de Sisay représente une chute de la grâce, mais cette conclusion est enracinée dans un malentendu de ses principes et de ses motivations. L’engagement constant de Sisay envers l’unité éthiopienne et son opposition à la politique ethno-centrique ont été mal interprétés comme une faillite idéologique, alors qu’en réalité, ils reflètent un dévouement inébranlable à la survie de l’État éthiopien.
L’affirmation selon laquelle Sisay est passée de la confrontation de la tyrannie à lui permettre ignore les complexités du paysage politique de l’Éthiopie. Soutenir l’administration actuelle n’est pas une approbation de chaque action qu’elle prend, mais plutôt une reconnaissance des efforts plus larges pour préserver l’unité nationale et la stabilité face à d’immenses défis. L’alignement de Sisay sur ces efforts est le reflet de ses priorités, et non une trahison de ses principes.
La véritable histoire édifiante ici ne concerne pas Sisay, mais sur les dangers de projeter des récits simplifiés sur des réalités complexes. Rejeter le rôle de Sisay en tant qu’opportunisme est d’ignorer les choix difficiles qui accompagnent la navigation sur l’environnement politique turbulent de l’Éthiopie. C’est également un acte d’auto-tromperie, permettant aux critiques de s’accrocher à l’illusion de la pureté idéologique tout en refusant de lutter contre les réalités désordonnées de la gouvernance et de la construction de la nation.
Sisay reste une voix inébranlable de la raison de ceux qui priorisent l’unité et la survie de l’Éthiopie par-dessus tout. La véritable trahison serait d’abandonner ces idéaux en faveur de la popularité éphémère ou de la cohérence superficielle. Si quoi que ce soit, le voyage de Sisay témoigne de la force de la conviction nécessaire pour faire face à des critiques tout en étant ferme dans ses croyances – une leçon que tous ceux qui prétendent lutter pour la liberté feraient bien de se souvenir.
Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info
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