Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé mardi une « pause dans certains programmes d’aide étrangère » au Gabon, dans l’attente d’un examen des circonstances qui ont conduit à l’éviction de l’ancien président du pays, Ali Bongo Ondimba.
Blinken a déclaré dans un communiqué que la suspension n’affecterait pas les opérations du gouvernement américain dans ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole. Le communiqué ne précise pas quels programmes financés par les États-Unis seraient affectés ni quel montant d’argent serait mis en attente.
Le Gabon est le deuxième pays africain à avoir connu une prise de pouvoir militaire après le renversement du gouvernement du Niger plus tôt cette année. Les États-Unis ont également suspendu une partie de leur aide au Niger, mais n’ont pas encore déterminé formellement si ce qui s’est passé était un coup d’État.
« Cette mesure provisoire est conforme aux mesures prises par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, l’Union africaine et d’autres partenaires internationaux, et se poursuivra pendant que nous examinons les faits sur le terrain au Gabon », a déclaré Blinken. « Nous poursuivons les activités opérationnelles du gouvernement américain au Gabon, y compris les opérations diplomatiques et consulaires en faveur des citoyens américains. »
Plus tôt ce mois-ci, le nouveau chef militaire du Gabon a prêté serment à la tête de l’État moins d’une semaine après avoir évincé le président dont la famille a dirigé le pays pendant plus de cinq décennies.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment au palais présidentiel de Libreville. Oligui est un cousin du président déchu Ali Bongo Ondimba, a servi comme garde du corps de son défunt père et est chef de la garde républicaine, une unité militaire d’élite.
Bongo avait accompli deux mandats depuis son arrivée au pouvoir en 2009 après la mort de son père, qui a dirigé le pays pendant 41 ans, et le mécontentement était généralisé à l’égard du règne de sa famille. Un autre groupe de soldats mutins a tenté un coup d’État en 2019 mais a été rapidement maîtrisé.
L’ancienne colonie française est membre de l’Opep, mais ses richesses pétrolières sont concentrées entre les mains de quelques-uns alors que près de 40 % des Gabonais âgés de 15 à 24 ans étaient au chômage en 2020, selon la Banque mondiale. Ses revenus d’exportation de pétrole s’élevaient à 6 milliards de dollars en 2022, selon l’Energy Information Administration des États-Unis.