PANIQUE Les autorités tanzaniennes auraient refusé l’entrée au militant zimbabwéen des droits humains Blessing Vava avant de l’expulser, dans un contexte de tensions croissantes suite à l’élection présidentielle tumultueuse du pays.
Vava, le directeur de la Coalition pour la crise au Zimbabwe (CiZC), s’est vu interdire l’entrée en Tanzanie et a été expulsé mardi. Il s’était rendu pour rencontrer des organisations de la société civile (OSC) afin de discuter des violations des droits et de leur offrir leur solidarité.
CiZC a qualifié l’expulsion de Vava d’« acte de répression barbare ».
Dans un communiqué, CiZC a condamné le traitement infligé à son directeur, le qualifiant d’atteinte aux droits de l’homme.
« Nous sommes préoccupés par le harcèlement et les expulsions continus des défenseurs des droits humains et des observateurs électoraux dont le travail n’est pas criminel mais vise à promouvoir les droits humains, la bonne gouvernance et la démocratie », indique le communiqué.
CiZC a critiqué la présidente Samia Suluhu Hassan et son régime pour avoir piétiné les valeurs d’ubuntu et de panafricanisme défendues par le président fondateur du pays, Julius Nyerere.
Vava serait arrivé à l’aéroport international Julius Nyerere de Dar es Salaam le 28 octobre dans le cadre d’une mission de solidarité régionale visant à dialoguer avec les OSC et les mouvements sociaux. La mission visait à discuter des préoccupations concernant la répression croissante de la dissidence sous ce que la coalition a appelé le « régime de plus en plus autoritaire » qui a également fermé Internet.
À son arrivée, le passeport de Vava aurait été confisqué par les agents de l’immigration, qui l’auraient soumis à des heures d’interrogatoire et de profilage dans des salles d’aéroport restreintes. Il a ensuite été informé qu’il n’était « pas le bienvenu en Tanzanie » et qualifié de risque pour la sécurité, sans aucune explication formelle.
La coalition a déclaré que Vava avait passé la nuit en cellule de détention à l’aéroport, sans couverture, avant d’être expulsé le 29 octobre.
Les responsables tanzaniens sont restés muets sur l’incident.





