L’Érythrée a lancé le sommet des dirigeants qui s’est tenu à Asmara


borkena
Toronto – Jeudi, les présidents égyptien, érythréen et du gouvernement fédéral somalien se sont rencontrés à Asmara où ils ont « tenu des consultations approfondies sur des questions régionales et internationales vitales lors d’un sommet tripartite », comme annoncé dans la déclaration commune publiée par le ministère érythréen de l’Information.
Ce n’est pas la première fois que les dirigeants des trois pays se rencontrent suite aux tensions entre l’Éthiopie et la Somalie depuis le début de cette année. Leur première réunion a eu lieu au Caire. Cette fois, l’Érythrée a initié une réunion pour formaliser l’alliance qu’elle a forgée après la dispute avec l’administration d’Abiy Ahmed.
En 2018, l’Érythrée est officiellement devenue un acteur clé dans la Corne de l’Afrique avec le gouvernement du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) dans la politique intérieure et son éventuel retrait à Mekelle, siège de l’État régional du Tigré.
Avec la fin des deux décennies de relations « ni paix ni guerre » entre l’Éthiopie et l’Érythrée, pour lesquelles Abiy Ahmed a été crédité et récompensé du prix Nobel de la paix, l’Érythrée a forgé une alliance tripartite avec l’Éthiopie et la Somalie. Cela n’a pas duré longtemps.
Tout d’abord, les relations entre l’Éthiopie et l’Érythrée se seraient détériorées à la suite de l’accord de Pretoria en 2022. Selon des sources, l’Érythrée aurait été indignée que le gouvernement d’Abiy Ahmed n’ait pas consulté le gouvernement érythréen alors que ce dernier était partie à la guerre dans la région du Tigré. Nebiyu Tedla, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré aujourd’hui que les relations avec l’Érythrée n’ont pas changé.
En janvier de cette année, des tensions sont apparues entre l’Éthiopie et la Somalie après que la première a signé un protocole d’accord avec le Somaliland pour obtenir une zone côtière en location à des fins maritimes, commerciales et militaires.
Les développements cités ci-dessus ont fourni à l’Égypte, avec laquelle l’Éthiopie entretient des relations hostiles dans le cadre du (Grand barrage de la Renaissance éthiopienne), l’occasion de se positionner comme un État avec lequel l’Érythrée et la Somalie souhaitaient former une alliance. L’alliance est contre l’Éthiopie, comme le rapporte la BBC. La Somalie et l’Égypte ont déjà signé un accord militaire en août de cette année, et la cible est l’Éthiopie.
Selon un communiqué du ministère de l’Information de l’Érythrée, les trois pays « sont convenus de développer et d’approfondir la coopération et la coordination entre les trois pays afin de renforcer les capacités des institutions de l’État somalien à faire face à divers défis internes et externes et de permettre l’Armée fédérale nationale somalienne pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, protéger ses frontières terrestres et maritimes et maintenir son intégrité territoriale. Cela signifie que l’alliance aura des implications sur la dynamique politique interne de la Somalie, dans la mesure où les États de la région résistent au gouvernement de Mogadiscio en ce qui concerne la présence militaire égyptienne en Somalie.
Malgré le démenti du ministère éthiopien des Affaires étrangères, les relations entre l’Érythrée et l’Éthiopie se détériorent. Ethiopian Airlines a suspendu ses vols vers Asmara en invoquant des difficultés opérationnelles après que le gouvernement érythréen a gelé le compte bancaire d’Ethiopian Airlines en Érythrée. Des rapports font également état de coupures de lignes téléphoniques entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Les Érythréens qui vivent à Addis-Abeba ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de communiquer par téléphone avec leur famille en Érythrée.
La Somalie accuse l’Éthiopie d’avoir violé sa souveraineté lorsque cette dernière a signé un protocole d’accord avec le Somaliland, la région séparatiste de la Somalie au nord qui existait comme État de facto depuis plus de 33 ans. La déclaration commune issue du sommet initié par l’Érythrée semble avoir rejeté le protocole d’accord et, par implication, la quête d’une reconnaissance internationale de son État par le Somaliland.
Les trois pays se sont accordés sur le « respect sans équivoque de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale des pays de la région ; faire face à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays de la région sous quelque prétexte ou justification que ce soit ; coordonner les efforts conjoints pour parvenir à la stabilité régionale ; et créer un climat propice au développement commun et durable », comme le souligne la déclaration commune.
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