

Par Samuel Estefanous
En guise de préface
Facile, maintenant, j’essaie simplement de stimuler le dialogue avec ceux qui ont hâte de rejeter la responsabilité sur la province la plus septentrionale du Commonwealth pour les guerres d’usure sans fin qui se déroulent depuis près d’un demi-siècle sous des prétextes changeants. À tel point que nous avons exclu la possibilité de vivre sans guerre dans cette partie du pays, car nous n’avons connu aucune autre alternative toute notre vie.
Je ne suggère pas quelque chose comme laisser partir le Tigré ; au fond de moi, je ne peux pas imaginer l’Éthiopie sans le Tigré, même si ce n’est pas à nous autres d’essayer de la garder dans le Grand Dominion. Tu sais pourquoi ? Parce que les habitants du Tigré méritent bien mieux ; les souffrances qu’il a subies dépassent l’endurance humaine et c’est à eux de rester ou de partir en paix.
De la même manière et en toute honnêteté, je souscris totalement à la thèse selon laquelle si le Tigré veut rester dans l’Union fédérale, il doit respecter les règles et rester l’un des membres constituants. Il devrait cesser de se déplacer comme un bataillon alors qu’il s’agit en réalité d’une compagnie.
Permettez-moi de partager le point de vue de l’un de mes érudits éthiopiens préférés, doté d’une connaissance et d’une compréhension exceptionnellement profondes – Aleka Kidanewold Kifle. Chaque fois que je le lis, je trouve un nouveau sens à son épopée ‘ምእማር ወምስትእማር- qui se traduit en amharique par ማመልከቻና ማስታወቂያ et en anglais par préface et introduction. Dieu merci, il n’avait pas vécu pour entendre des phrases comme « የልቦና ዉቅር et « አዉደሰብ » ; il aurait même pu désapprouver « ቀዳሚ ቃል ». Je veux dire que cet homme était perfectionniste et déplorait que la façon dont nous utilisons les mots par opportunisme soit pire que de pirater brutalement la langue avec une lame émoussée. Il dirait que c’est impardonnable -ግፍ ነዉ- selon ses mots. (Dieu sait seulement ces jours-ci, si nous avions eu des érudits comme lui et Merse’hazen Wolde Kirkos ainsi que Teklehariat Teklemariam, nous aurions pu mieux comprendre l’actualité.)
Je me trompe, mais cet érudit autochtone écrit que Tegaru est un terme phénicien ou grec utilisé à la place de l’arabe Habesha et se traduit par « les Tigres ». Si je ne détestais pas y aller Assureur Meri Ras Aman sur toi, j’aurais pu continuer encore et encore (chapeau à Tewodros Tsegaye, d’ailleurs, pour l’exposé brutal du disciple dilettante au personnage loufoque). Il suffit de dire que les Tigres sont à l’origine du régime politique éthiopien, que nous l’appelions Kush d’après la version hébraïque de la Bible ou Éthiopie comme dans la version grecque. Devinez quoi? L’Aleqa conteste en fait la version grecque et insiste sur le fait que la traduction en guèze aurait dû être corrigée par l’hébreu original.
Quoi qu’il en soit, cette préface boiteuse, ce ማመልከቻ, est une humble demande d’être lue de bonne foi.
PP tient-il le TPLF en laisse libre ?
L’autre semaine, je n’en croyais pas mes yeux lorsque j’ai lu que le Premier ministre avait prévenu les dirigeants du TPLF de « régler » leurs problèmes avec le gouvernement érythréen. De plus, la direction fragmentée de l’État régional a en fait mené des négociations avec des représentants du gouvernement érythréen et s’est accusée les uns les autres : « vous êtes le premier mouchard à collaborer avec l’architecte du génocide du Tigré derrière le peuple du Tigré ; non, tu es le principal indic, j’ai juste tourné dans l’autre sens quand tu en es devenu un.
Méprisable.
Le TPLF ne peut évidemment pas avoir de problème à régler avec l’État d’Érythrée, mais tacitement, le gouvernement FDRE tire son épingle du jeu et le laisse errer sans contrôle. Ceux qui parlent longuement pour « mettre à nu » l’ignorance des dirigeants du FDRE à cet égard sont trop naïfs pour comprendre ce que prépare le gouvernement d’Abiy. Qui plus est, les dirigeants chevronnés du Front, par ailleurs astucieux, mordent à l’hameçon. Je veux dire que le peuple du Tigré a la sagesse d’exiger que tous, à l’exception de la police fédérale et des forces de défense, quittent les territoires de l’État régional. Ils acceptent la présence souveraine des autorités fédérales sur le sol du Tigré même s’ils ont récemment mené l’une des guerres les plus sanglantes avec le gouvernement fédéral. Au contraire, le TPLF fait preuve d’indépendance d’action et de pensée en considérant Addis-Abeba comme une structure parallèle.
Naviguer dans des territoires dangereux
S’inspirant de ces évolutions très irrégulières, des pays comme l’Égypte ont eu l’audace de tenter de réconcilier les deux « nations frères » de l’Érythrée et du Tigré. Je dirais plutôt TPLF et PFDJ.
Le gouvernement fédéral de Somalie s’est précipité dans l’axe du complot avec un tel abandon qu’Isaiyas Afeworki se voit confier la tâche de diriger ce malheureux pays depuis Asmara. Je veux dire, Hassan Sheikh Mohamed court à Asmara chaque fois qu’il fait un mauvais rêve. Autant déplacer la capitale de son pays en Érythrée.
Cependant, si et quand un groupe politique organisé au Tigré est entraîné dans ce tourbillon fomenté par l’Axe de la Troïka, cela annoncera le désastre ultime. À cet égard, le tourbillon diplomatique actuel à Mekelle nous fait réfléchir à l’improbable. Je veux dire, avec tous ses organes gouvernementaux stables fonctionnant sans problème depuis plus de trois décennies, je me demande si le Somaliland avait accueilli une délégation occidentale de haut niveau comme Mekelle l’a fait ces dernières années.
L’apparente indifférence du FDRE
À mon sens, le TPLF s’en donne à coeur joie sur le plan diplomatique avec l’accord du Parti de la Prospérité.
La participation du TPLF aux « forums diplomatiques internationaux » permet à elle seule au gouvernement FDRE de creuser un fossé entre les dirigeants du TPLF et le peuple du Tigré. Cela permettra au gouvernement d’exposer la responsabilité du Front dans cette guerre inutile qui a coûté la vie à des centaines de milliers d’Éthiopiens innocents des deux côtés. Le PP isole et affaiblit intelligemment le TPLF. Sur les ruines du TPLF, il y a de fortes chances que les forces extrêmes promouvant l’indépendance de l’Éthiopie soient susceptibles de recueillir le soutien de l’élite et de la diaspora du Tigré et de faire le jeu du PFJD. Même s’il faut être deux pour danser le tango et que cela ne se concrétise pas, cette dernière fera toujours pression sur l’Union agazienne contre son homologue érythréenne. Écoutez, le PP n’a montré aucun appétit pour devancer le TPLF et prendre sa place au Tigré comme il l’a fait vers 2020. Il y a peu de désir de préparer un PP du Tigré, ce qui suggère que le parti au pouvoir laisse silencieusement partir le Tigré. N’oubliez pas que le Tigré ne fait plus partie du gouvernement fédéral depuis septembre 2021.
Les près de 150 millions de dollars récemment versés au TPLF par le gouvernement FDRE ne constituent pas un budget ; techniquement, il s’agit d’une contribution gratuite généreuse et le FDRE n’a aucun fondement constitutionnel ni aucun pouvoir pour débloquer le fonds. De même, tout fonds international débloqué au Tigré est débité du compte du gouvernement FDRE et les rapports montreront qu’il s’agit d’une aide accordée à l’Éthiopie. Le gouvernement FDRE a donc le droit d’exiger du TPLF qu’il rende compte de tous les fonds accordés par le gouvernement FDRE ainsi que par la communauté des donateurs. Déjà, les rumeurs de détournement de fonds commencent à tourner puisque De Tsion y fait directement référence. Ainsi, à long terme, le TPLF aura le goût de sa propre médecine originale : acheter la loyauté incontestée de votre adversaire en tenant le coupable en otage de son crime.
Que Dieu bénisse
L’écrivain peut être contacté à : estefanoussamuel@yahoo.com
Note de l’éditeur : les opinions exprimées dans l’article ne reflètent pas nécessairement celles de Togolais.info
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