

Par Sisay Alemayehu
L’Afrique, un continent riche en ressources naturelles et en potentiel humain, reste piégé dans un paradoxe. Malgré les difficultés avec la pauvreté, l’accès limité à l’éducation et les soins de santé inadéquats, de nombreux pays africains allouent des ressources importantes aux dépenses militaires – des conflits alimentaires à la fois en interne et avec les pays voisins. Cette contradiction soulève une question fondamentale: comment un continent qui dépend de l’aide étrangère peut-il se permettre d’investir dans la guerre tandis que son peuple souffre d’un manque de nécessités de base?
Le coût de la guerre contre le coût du développement
De nombreuses nations africaines manquent d’avancement technologique et d’infrastructures industrielles pour produire des armes telles que des drones, des avions de chasse, des chars et des lanceurs de missiles. Pourtant, ces outils de destruction trouvent leur chemin dans les conflits à travers le continent. La réponse réside dans les importations d’armes qui alimentent les guerres civiles et les luttes de puissance.
Pendant ce temps, l’éducation de base, les soins de santé et le développement technologique reçoivent un investissement minimal. Dans un continent où des millions n’ont pas accès à l’eau potable et aux médicaments, la décision de prioriser les dépenses militaires au développement social reflète une crise de leadership plutôt qu’un manque de ressources.
Le rôle du leadership dans les difficultés de l’Afrique
Le leadership est au cœur du paradoxe de l’Afrique. Alors que de nombreuses nations ont acquis l’indépendance politique, l’indépendance économique et structurelle reste insaisissable. Le leadership corrompu, les institutions faibles et les influences externes continuent de façonner les priorités nationales, souvent d’une manière qui ne sert pas les intérêts des citoyens ordinaires. De nombreux dirigeants priorisent le pouvoir personnel et la force militaire par rapport aux investissements à long terme dans l’éducation et les infrastructures.
Pourquoi cela se produit-il?
• Survie politique sur le développement national – de nombreux dirigeants maintiennent le pouvoir par la force militaire plutôt que la légitimité démocratique.
• Conflits basés sur les ressources – La lutte pour le contrôle des ressources précieuses (pétrole, minéraux, métaux des terres rares) conduit à des guerres internes et transfrontalières.
• Influence étrangère – Les pouvoirs mondiaux exploitent parfois l’instabilité de l’Afrique à servir leurs propres intérêts économiques ou géopolitiques.
La solution: l’éducation comme catalyseur du changement
Alors que de nombreux facteurs contribuent aux difficultés de l’Afrique, une solution se démarque: l’éducation. Une population bien éduquée est le fondement d’un leadership solide, de l’avancement technologique et de la transformation sociale. Les citoyens instruits sont moins susceptibles d’être manipulés par des politiciens corrompus et plus susceptibles d’exiger la responsabilité.
Mais le défi demeure: qui fera pression pour ce changement? De nombreux dirigeants africains bénéficient de garder leurs populations non informées, ce qui rend difficile la réforme interne. D’un autre côté, la pression externe des organisations internationales et de la diaspora africaine pourrait aider, mais seulement si elle est faite d’une manière qui habilite les communautés locales plutôt que d’imposer des solutions étrangères.
Une voie à suivre: un effort combiné
La réponse réside probablement dans une combinaison d’efforts internes et externes. Les mouvements de base, l’engagement civique et la gouvernance responsable doivent émerger de l’intérieur, tandis que le soutien externe devrait se concentrer sur le renforcement des systèmes éducatifs, des institutions et des politiques économiques équitables plutôt que de simplement fournir de l’aide.
Ce n’est pas une solution rapide. Cela nécessite une recherche approfondie, des changements de politique et un engagement des dirigeants africains et de la communauté mondiale. L’étape la plus importante consiste peut-être à favoriser une plate-forme de discussion et d’action – un forum mondial où les intellectuels africains, les décideurs politiques et les citoyens peuvent collaborer pour briser le cycle de la guerre, le faible leadership et la pauvreté.
Conclusion
Le paradoxe de l’Afrique n’est pas un destin – c’est un défi qui peut être surmonté par le bon leadership et les bons priorités. Si l’éducation, les progrès technologiques et la force institutionnelle deviennent le centre d’attention, le continent peut dépasser ses difficultés. Mais cela nécessite un changement fondamental dans la façon dont le leadership est exercé et comment les ressources nationales sont allouées.
La question demeure: les dirigeants et les gens de l’Afrique feront-ils les choix difficiles nécessaires pour assurer un avenir prospère?
Note de l’éditeur: les vues dans l’article ne reflètent pas nécessairement les vues de Togolais.info
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