Le manque d’eau en Afrique du Sud est le résultat d’une longue histoire d’injustice – et la législation devrait commencer par là

Maria

Le manque d’eau en Afrique du Sud est le résultat d’une longue histoire d’injustice – et la législation devrait commencer par là

L’eau réservée aux blancs de l’apartheid

Avec l’arrivée au pouvoir du Parti national en 1948, ses politiques et lois d’apartheid ont aggravé la ségrégation raciale et les inégalités. La gouvernance de l’eau a été conçue pour renforcer la ségrégation de l’apartheid.

La loi nationale sur l’eau de 1956 prétendait vouloir une « répartition équitable » des ressources en eau. Mais cette loi a principalement profité à l’agriculture, aux mines et à l’industrie appartenant aux Blancs. Le gouvernement a donné la priorité à la distribution d’eau dans les zones désignées sous ségrégation comme « réservées aux Blancs ».

Le financement du gouvernement était orienté vers les systèmes d’eau dans les zones blanches. En revanche, de nombreuses communautés noires ne disposaient même pas d’un robinet par foyer ni d’un système d’assainissement à base d’eau. C’était le cas aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales (« bantoustans » ou « homelands ») que le gouvernement de l’apartheid avait réservé à des groupes ethniques noirs spécifiques.

Les établissements urbains comme Soweto ont été établis à la périphérie des villes, souvent sur des terrains indésirables. La surpopulation et les services publics de mauvaise qualité étaient la norme. En 1976, 93 % des ménages de Soweto n’avaient toujours pas accès à l’eau courante.

Dans les Bantoustans, le service d’approvisionnement en eau était principalement assuré par des forages peu fiables. Celles-ci étaient souvent situées loin des agglomérations, ce qui nécessitait plusieurs personnes pour les faire fonctionner.

Dans les secteurs agricole et minier, les travailleurs noirs étaient confrontés à de graves difficultés d’accès à l’eau. Les fermes et les mines disposaient généralement d’approvisionnements en eau séparés pour le personnel blanc et noir. Les travailleurs noirs devaient souvent compter sur des sources rudimentaires et contaminées.

Dans l’ensemble, la privation de services essentiels comme l’eau a été utilisée comme un moyen de contrôler et d’assujettir le travail des Noirs.