Le Kenya s'apprête à introduire une nouvelle taxe sur le secteur des véhicules électriques

Maria

Electric Vehicles

Le gouvernement kenyan s'apprête à introduire de nouvelles taxes sur certains véhicules électriques et leurs batteries, une mesure qui, selon les experts, pourrait entraver la croissance du secteur émergent de la mobilité électronique du pays.

Le projet de loi de finances proposé comprend des dispositions relatives à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les vélos et bus électriques, ainsi que sur les batteries solaires et lithium-ion. En outre, une écotaxe devrait augmenter de 312 dollars (45 000 shillings kenyans) le prix d'une batterie solaire de 60 kilogrammes au Kenya, comme l'a rapporté l'Associated Battery Manufacturers (ABM), basé à Nairobi.

Le Kenya a déjà encouragé l'adoption des véhicules électriques par le biais d'allégements fiscaux, ce qui a entraîné une augmentation significative des nouvelles immatriculations de véhicules électriques en 2023. Cependant, les initiés du secteur craignent que les taxes proposées pourraient entraver l'adoption et dissuader les entreprises de mobilité électronique d'investir au Kenya.

Tom Courtright, directeur de recherche à l'Africa eMobility Alliance (AfEMA), considère les taxes proposées comme un signal négatif qui pourrait saper la confiance des investisseurs dans le secteur des véhicules électriques au Kenya. Il suggère que si le projet de loi est adopté sous sa forme actuelle, l’intérêt des investisseurs et des donateurs internationaux pourrait diminuer.

Malgré ces préoccupations, le Kenya a rédigé en avril une politique de mobilité électrique visant à promouvoir la fabrication et l'assemblage locaux de véhicules électriques. La politique comprend des incitations pour les fabricants et assembleurs de véhicules électriques, ainsi qu’un soutien aux efforts locaux de fabrication, de recyclage et de réutilisation de batteries.

Le président William Ruto a défendu la position du Kenya en tant que plaque tournante du secteur des véhicules électriques en Afrique, mais les modifications fiscales proposées semblent contredire cette vision. Ruto a défendu les hausses d'impôts comme étant nécessaires pour réduire le fardeau de la dette du Kenya et financer des projets de développement, malgré la frustration généralisée du public.

Les acteurs de l’industrie, dont Guy Jack, PDG d’Associated Battery Manufacturers, ont qualifié les nouvelles taxes d’insoutenables et ont mis en garde contre leur impact sur l’emploi. L'opposition au projet de loi est attendue au cours de la phase de participation du public avant que le Parlement ne prenne sa décision.

En fin de compte, le débat sur les taxes proposées reflète les défis plus larges auxquels le Kenya est confronté alors qu’il cherche à équilibrer la viabilité budgétaire avec l’impératif de soutenir les industries émergentes et d’atteindre ses objectifs en matière d’énergie verte.