borkena
Toronto – Abbas Kamel, directeur de la Direction générale des renseignements égyptiens, et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, ont remis samedi un message du président Al-Sissi au président érythréen Issaias Afeworki.
Les deux hauts responsables du gouvernement égyptien ont rencontré Isaias à la maison d’hôtes Denden, à Asmara.
Yemane Gebremeskel, ministre érythréen de l’Information, a décrit la réunion comme « faisant partie intégrante des forums consultatifs périodiques » et leurs discussions ont porté sur la Somalie, dont les relations avec l’Éthiopie sont actuellement au plus bas en raison du protocole d’accord signé avec le Somaliland, le Soudan et la situation sécuritaire sur la mer Rouge.
Dans un message sur X (anciennement Twitter), Yemane a écrit :
« Au cours de cette réunion approfondie, qui fait partie intégrante des forums consultatifs périodiques que les deux pays organisent respectivement à Asmara et au Caire, les deux parties ont discuté plus en profondeur des questions bilatérales et des questions régionales d’importance mutuelle, en particulier des développements actuels au Soudan, en République fédérale de Somalie, ainsi que de la sécurité de la mer Rouge. »
En février dernier, le président Issaias a effectué une visite officielle de trois jours au Caire. Les discussions ont porté sur la coopération et le renforcement des relations bilatérales, notamment dans le domaine de la sécurité.
Hier, les deux parties « ont convenu d’améliorer davantage la coopération bilatérale actuelle entre les deux pays dans les secteurs économique, politique, commercial, agricole, énergétique et de la santé », comme l’a révélé le ministre de l’Information de l’Érythrée.
L’Égypte et l’Érythrée estiment que leur coopération bilatérale est « l’un des piliers clés de la paix et de la stabilité régionales ». Les dirigeants érythréens semblent également affirmer que l’Égypte n’a pas de programme d’« ingérence » et de « déstabilisation ». Yemane Gebremeskel l’a souligné dans son rapport :
« Les deux parties ont catégoriquement souligné que l’Égypte n’adopte pas un programme de déstabilisation et d’ingérence régionale.
Déformer ces faits pour véhiculer des déclarations et des accusations injustifiées de la part de certains milieux est donc creux et ne sert qu’à rationaliser leurs erreurs stratégiques.
Depuis plusieurs décennies, l’Égypte est accusée de soutenir des groupes rebelles en Éthiopie. Lorsque le TPLF dirigeait le pays, l’ambassadeur d’Égypte en Éthiopie a été convoqué au sujet du soutien présumé de l’Égypte aux nationalistes radicaux de l’ethnie oromo qui bénéficiaient de la protection du Caire. Historiquement, certains groupes rebelles érythréens avaient un bureau au Caire et opéraient également en Somalie.
En 2018, l’Éthiopie et l’Érythrée ont mis fin à deux décennies de relations sans paix ni guerre après que l’EPRDF, aujourd’hui disparu, a choisi Abiy Ahmed pour remplacer Hailemariam Desalegne, qui avait alors présenté des lettres de démission au parti. Aujourd’hui, les relations sont de nouveau hostiles.
Selon certaines informations, l’ambassade d’Érythrée à Addis-Abeba ne fonctionne plus comme ambassade. En outre, Ethiopian Airlines a suspendu ses vols vers Asmara après que l’Érythrée lui a notifié qu’elle ne pouvait plus voler vers Asmara à partir du 30 septembre 2024. Ethiopian Airlines a accusé le gouvernement érythréen d’avoir gelé son argent à la banque érythréenne d’Asmara.
Ce que l’Égypte et l’Érythrée ont en commun en ce qui concerne la politique dans la Corne de l’Afrique, c’est qu’elles ont toutes deux conclu un pacte militaire avec la Somalie.
Les relations entre les trois pays se sont détériorées avec l’Ethiopie pour différentes raisons. L’Egypte tente de monopoliser les eaux du Nil et de saboter la construction du méga-barrage éthiopien, dont la construction est presque terminée et qui contient un réservoir de plus de 42 milliards de mètres cubes d’eau.
Les relations entre l’Ethiopie et le gouvernement de Mogadiscio se sont détériorées après la signature d’un protocole d’accord avec le Somaliland au début de cette année. Hassan Sheikh Mohamud a accusé l’Ethiopie d’avoir violé sa souveraineté en signant cet accord. Le Somaliland existe en tant que pays indépendant depuis plus de 33 ans, bien qu’il n’ait pas bénéficié de la reconnaissance dont jouissait l’Erythrée lors de sa sécession en 1993. Le Somaliland rejette les revendications de Mogadiscio.
Les relations entre l’Éthiopie et l’Érythrée se détériorent depuis plus de deux ans. On pense que cela a commencé en lien avec la façon dont Abiy Ahmed a géré le dernier chapitre de la guerre de deux ans contre le Front de libération du peuple du Tigré. Cependant, cette semaine, les dirigeants du TPLF ont rendu public le fait qu’ils ont établi des relations avec le gouvernement érythréen – apparemment après que les relations entre le gouvernement d’Abiy Ahmed et Isaias Afeworki se soient détériorées.
__