Par Mildred Eshun
Le chef d’Ashaiman, Nii Annang Adzor, a lancé un sévère avertissement aux journalistes, les exhortant à respecter l’éthique professionnelle pour éviter de plonger le Ghana dans le chaos.
S’exprimant lors d’un débat sur les problèmes de sécurité nationale dans la région d’Ashanti, le chef a souligné qu’un journalisme irresponsable pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la paix et la stabilité du pays.
Génocide rwandais
Faisant référence à des incidents passés au cours desquels des reportages médiatiques incendiaires ont contribué aux troubles, comme le génocide rwandais, Nii Annang Adzor a souligné que les journalistes doivent présenter des articles équilibrés et bien documentés.
« Si le Ghana brûle aujourd’hui, ce sera à cause des journalistes. Mais si le Ghana grandit en termes de démocratie et de respect de l’État de droit, ce sera aussi grâce aux journalistes », a-t-il déclaré.
Il a exhorté l’Association des journalistes du Ghana (GJA) à imposer des freins et contrepoids aux praticiens afin de garantir l’exactitude et l’équité des reportages.
Cet avertissement fait suite aux récentes tensions autour des mines d’Obuasi, où des affrontements entre les jeunes et les autorités ont conduit à des conséquences tragiques.
S’adressant aux jeunes, Nii Adzor les a exhortés à canaliser leurs doléances par les voies appropriées au lieu de recourir à la violence.
« Les jeunes doivent mettre leurs idées sur papier et dialoguer avec leurs chefs et autorités traditionnelles pour rechercher le dialogue avec des institutions comme AngloGold Ashanti. Les représailles et la violence ne feront qu’aggraver la situation », a-t-il prévenu.
Le chef a également encouragé les conseils traditionnels à impliquer les jeunes dans des projets communautaires afin d’éviter un sentiment de marginalisation, qui conduit souvent à l’agitation.
Gestion des tensions
Tournant son attention vers l’armée, Nii Adzor a appelé à la retenue et au professionnalisme dans la gestion des tensions. Il a appelé les forces armées à éviter une force excessive et à donner la priorité aux solutions pacifiques lors des affrontements avec les civils. « L’armée est là pour défendre le pays, pas pour nuire à ses citoyens. Deux torts ne peuvent jamais engendrer un bien », a-t-il ajouté.
Le chef a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées de ceux qui ont perdu la vie lors des affrontements à Obuasi, exhortant toutes les parties prenantes à tirer les leçons de cette tragédie. « Toute erreur qui se produit est pour nous une opportunité d’apprendre. Protégeons nos jeunes et veillons à ce qu’ils aient un emploi intéressant tout en préservant notre environnement », a-t-il déclaré.
Nii Adzor a appelé le gouvernement, les chefs traditionnels et les sociétés minières à favoriser un dialogue transparent et constructif pour répondre aux préoccupations de la communauté. Il a souligné qu’une approche unie permettrait d’éviter de nouvelles violences et d’assurer un développement durable pour tous.