La tentative de réadmission de Jim Kunaka déclenche une tempête de factions au sein de la Zanu PF, les membres provinciaux déclarent que l’ancien leader de la jeunesse est « une menace sérieuse »

Maria

Jim Kunaka’s bid for readmission torches factional storm in Zanu PF, provincial members say former youth leader “a serious threat”

Le retour possible de l’ancien leader de la jeunesse du Zanu PF, Jim Kunaka, au sein du parti au pouvoir a déclenché une nouvelle tempête factionnelle qui menace de déclencher un bain de sang politique rappelant le limogeage par l’ancien président Robert Mugabe de sa vice-présidente Joice Mujuru, puis d’Emmerson Mnangagwa.

Selon le procès-verbal d’une réunion du Comité de coordination provincial (PCC) de la Zanu PF divulgué par un compte X qui prétend représenter les enfants des vétérans de la guerre de libération, la demande de réadmission de Kunaka a suscité des tensions et un membre a menacé de divulguer les noms de tous ceux qui travaillaient avec lui pour renverser Mnangagwa.

Kunaka, autrefois l’un des responsables les plus puissants de la Zanu PF à l’époque où il était à la tête du groupe de milice Chipangano basé à Mbare, cherche à être réadmis après plus de huit ans d’activisme dans l’opposition.

Il a été limogé au plus fort du factionnalisme de la Zanu PF lors de la lutte de Mugabe avec l’ancienne vice-présidente Joice Mujuru en 2014, et a avoué avoir été utilisé par le parti pour déclencher la violence contre les partisans de l’opposition MDC-T en direct à la télévision en 2015 avant d’accuser l’armée d’avoir tué des vies innocentes lors de la Commission Motlanthe en 2018.

Selon le procès-verbal, signé entre autres par le président du PCC de Harare, Godwills Masimirembwa, permettre à Kunaka de rejoindre la Zanu PF équivalait à aider « ceux qui entourent Mnangagwa et à menacer davantage la sécurité nationale ».

Il a été accusé d’avoir travaillé avec l’ancien chef du parti en exil, Saviour Kasukuwere, dans le but de déstabiliser la Zanu PF et d’assurer le départ de Mnangagwa.

Selon le procès-verbal daté du 23 juillet, Ratidzo Mukarati a déclaré que des personnes menaçant la sécurité nationale et celle de Mnangagwa faisaient partie du Politburo, du Comité central et du Présidium du parti.

« Au cours des délibérations sur le point 4 de l’ordre du jour de la réunion, qui portait sur la demande de réadmission de deux camarades, Jim Kunaka et Terrence Khumbula, qui avaient soumis leur lettre au DCC 6, la présidente provinciale a fait les déclarations suivantes qui ont été jugées de mauvais goût, malveillantes, imprudentes et hautement conflictuelles », peut-on lire dans le document.

« Vous tous ici ne connaissez pas Jim Kunaka aussi bien que moi ; tous les membres suspendus dont les ordres d’interdiction ont été levés par le Comité national de discipline ont été piégés (par qui ?).

« Les membres du PCC de Harare et plus particulièrement les membres du Comité central et du Politburo ainsi que ceux qui entourent le président travaillent avec Kasukuwere dans l’intention de nuire au président et elle connaît ces personnes par leur nom.

« Elle a ajouté qu’elle connaissait les coupables et qu’elle était prête à attaquer le président qui constituait désormais une menace pour la sécurité. »

La demande de réadmission de Kunaka a été rejetée.

La Zanu PF est actuellement en proie à des luttes entre factions alors que les hauts responsables se bousculent pour assurer leur survie après le mandat de Mnangagwa.

Une section dirigée par des membres de la Zanu PF à Masvingo, parlant majoritairement le karanga, est ouverte à ce que Mnangagwa déchire la constitution en lambeaux et s’attribue un troisième mandat illégal.

Les vétérans de guerre dirigent quant à eux une faction demandant à Mnangagwa de démissionner et de laisser la place à son adjoint Constantino Chiwenga.