Teshome Abebe*
Cet article est collecté à partir de diverses sources et est également basé sur des rencontres et des expériences antérieures en matière de leadership. Elle est présentée ici comme une maigre contribution au bien civique et sans prétention d’expertise. Les interprétations et erreurs, le cas échéant, sont les miennes.
La civilité est en danger de mourir en Éthiopie, mais les esprits vigilants peuvent aussi constater que la politesse individuelle prospère. Un paradoxe ?
Dans son sens fondamental, la civilité est définie comme la politesse formelle et la courtoisie dans le comportement ou le discours. Dans son sens le plus large, la civilité implique qu’il y a une raison, une méthode et un but. En ce sens, la civilité est une aspiration car elle vise à préserver autant que possible le principe de la délibération publique au service du bien civique. À l’ère de la communication de masse, tout s’est transformé en un discours de masse qui ne peut être véritablement contrôlé. Tout ce que l’on dit et la façon dont on le dit est diffusé en masse un instant et dépassé par une autre forme d’expression plus populaire et plus exagérée, plus bouleversante, plus choquante ou même plus scandaleuse l’instant d’après. Et lorsque les fonctionnaires ignorent leur rôle et deviennent scandaleux dans leurs expressions, le Rubicon (et non le fleuve) est franchi par tout le monde vers une outrance toujours plus exaspérante, et la civilité est définitivement remplacée par la grossièreté, voire la vulgarité.
Je ne fais pas ici seulement référence à la politesse lorsque j’écris sur la courtoisie. La politesse est liée à l’étiquette, tandis que la civilité est «… le respect des traditions collectives d’une {société}». La civilité est plus large dans la mesure où elle inclut également les interactions qui promeuvent les objectifs démocratiques. Les experts dans le domaine ont noté que le fondement de la civilité est la conscience, la créativité et la communauté. Hinckley (2000), par exemple, affirme que la civilité possède cinq caractéristiques qui comprennent la courtoisie, la politesse, la considération, la gentillesse et le respect.
La civilité, souvent considérée comme l’art gracieux du comportement poli, est une vertu intemporelle qui sous-tend le tissu même des sociétés civilisées. Il s’agit d’un ensemble de normes et de pratiques sociales qui guident nos interactions avec les autres, reflétant le respect, la courtoisie et la considération. La civilité repose sur une base d’empathie et de respect mutuel. Il reconnaît la valeur intrinsèque et la dignité de chaque individu, quels que soient ses origines, ses croyances ou son statut social. Cette fondation reconnaît que la force de la société réside dans la capacité de ses membres à engager un discours harmonieux, même lorsqu’ils ne sont pas d’accord.
Cet essai explore les fondements, les exigences, les caractéristiques et la valeur de la civilité, tout en approfondissant les conséquences désastreuses d’une société qui a perdu sa civilité. Vient ensuite un aperçu des effets d’entraînement d’un leadership incivique – une préoccupation bien trop familière dans les sociétés en difficulté.
La première exigence de la civilité est un dialogue respectueux : la civilité exige que les individus s’engagent dans des conversations empreintes de respect, d’écoute active et d’une volonté ouverte d’esprit de prendre en compte des points de vue opposés. Cela nécessite de s’abstenir de toute attaque personnelle et de se concentrer plutôt sur le fond de l’argumentation.
Le deuxième est la tolérance : une société civile embrasse la diversité et tolère les différences d’opinion. Il comprend qu’une multitude de perspectives enrichissent la tapisserie de l’existence humaine et favorisent un environnement dans lequel les gens peuvent coexister pacifiquement.
Le troisième est l’empathie : être courtois, c’est faire preuve d’empathie envers les autres, en s’efforçant de comprendre leurs sentiments et leurs points de vue. Cette empathie sert de pont pour la communication et favorise la compassion et la coopération.
Dans la catégorie des caractéristiques bien comprises de la civilité figurent donc la politesse, la patience et la gentillesse.
Il va sans dire que la courtoisie revêt une immense valeur tant pour les individus que pour la société dans son ensemble. Pour les individus, la pratique de la civilité favorise des interactions respectueuses et positives avec les autres, conduisant à de meilleures relations, à un meilleur bien-être mental et à une réduction des conflits. Il favorise l’empathie, l’écoute active et l’ouverture d’esprit, améliorant ainsi la croissance personnelle et les compétences sociales.
Dans la société, la courtoisie est essentielle au maintien d’une communauté harmonieuse et fonctionnelle. Elle contribue à la cohésion sociale, à la coopération et à la résolution pacifique des conflits. Les sociétés civiles sont plus susceptibles de respecter les principes démocratiques, les droits de l’homme et l’égalité, conduisant finalement à une plus grande stabilité et à un progrès collectif.
Dans l’ensemble, la civilité joue donc un rôle crucial dans la promotion d’une société plus saine et plus inclusive tout en bénéficiant aux individus en favorisant de meilleures relations interpersonnelles et le développement personnel. Les éléments suivants peuvent être observés dans toutes les sociétés civiles :
- Harmonie sociale : Une société civile se caractérise par l’harmonie sociale et la réduction des conflits. Lorsque les gens se traitent avec respect et courtoisie, les tensions sont moins susceptibles de dégénérer en violence ou en hostilité.
- Communication efficace : La courtoisie améliore la communication, permettant l’échange d’idées et la négociation des différences. Dans une société civile, les problèmes sont abordés de manière constructive, favorisant le progrès et l’innovation.
- Confiance et unité : La confiance est la pierre angulaire de communautés fortes. La civilité renforce la confiance entre les individus et les institutions, conduisant à une plus grande unité et coopération.
Lorsqu’une société perd sa civilité, des conséquences désastreuses s’ensuivent, et elles sont :
- Polarisation : Le manque de civilité favorise la polarisation, où les individus et les groupes s’enracinent dans leurs croyances, refusant de s’engager dans un dialogue productif. Cela exacerbe les divisions sociales.
- Déclin de la cohésion sociale : Une société marquée par l’impolitesse et le manque de respect connaît un déclin de la cohésion sociale, à mesure que les gens se replient dans des factions isolées, érodant les liens qui unissent les communautés ensemble.
- Détérioration des institutions : les institutions qui ne sont plus gouvernées par le civisme risquent de devenir dysfonctionnelles et inefficaces, à mesure que la coopération et la confiance s’érodent.
- Érosion de la démocratie : La démocratie, là où elle existe, repose sur un discours civil et des désaccords respectueux. Sans civilité, les institutions démocratiques souffrent et les fondements mêmes de la démocratie sont menacés.
La civilité, ancrée dans le respect, l’empathie et la courtoisie, est la pierre angulaire d’une société prospère et harmonieuse. Il favorise une communication efficace, l’unité et la confiance. À l’inverse, une société qui perd sa civilité risque la polarisation, le déclin de la cohésion sociale et l’érosion des valeurs démocratiques. En conséquence, la préservation et la promotion de la civilité sont essentielles au bien-être et au progrès des communautés et des États.
Les effets d’entraînement et les conséquences d’un leadership incivique
Le leadership, de par sa nature même, donne le ton à la société. Lorsque les dirigeants font preuve d’incivilité ou de manque de civilité, cela se répercute sur l’ensemble du tissu social. Les paragraphes suivants explorent les conséquences profondes du leadership incivique sur la société et incluent :
- Normalisation des incivilités : les dirigeants servent de modèles et leur comportement est souvent imité par leurs partisans. Lorsque les dirigeants adoptent une conduite incivique, ce comportement devient normal et imprègne la société dans son ensemble. Cette normalisation érode les principes fondamentaux de respect et de courtoisie.
- Polarisation et division : Les dirigeants inciviques ont tendance à alimenter la polarisation en utilisant un langage incendiaire et en promouvant une mentalité du « nous contre eux ». Cela exacerbe les divisions sociales et entrave un dialogue et une coopération productifs.
- Perte de confiance : La confiance est la pierre angulaire d’un leadership efficace. Lorsque les dirigeants sont incivils, la confiance dans les institutions et les figures d’autorité diminue. Cette érosion de la confiance peut conduire à une désillusion sociétale et à une rupture du contrat social.
- Saper les valeurs démocratiques : des dirigeants inciviques peuvent utiliser leurs positions pour saper les normes et les institutions démocratiques, érodant ainsi les fondements de la démocratie elle-même. Cela peut conduire à des tendances autoritaires et à un mépris de l’État de droit.
- Érosion de la diplomatie et des relations internationales : Un leadership incivique sur la scène mondiale peut conduire à des relations internationales tendues et entraver les efforts diplomatiques. La diplomatie repose sur une communication respectueuse, et son absence peut conduire à des conflits et à l’instabilité.
Le leadership incivique a des conséquences considérables qui affectent le noyau même de la société. Cela normalise les incivilités, alimente la polarisation, érode la confiance, sape la démocratie là où elle existe et perturbe les relations internationales. Pour résoudre ce problème, il est impératif que les citoyens, les institutions et les médias promeuvent et défendent activement les valeurs de civilité. Il ne peut y avoir de société civile dans laquelle les dirigeants ne donnent pas un exemple positif à tous.
J’ai commencé ce court essai en demandant si la civilité est morte en Éthiopie. Compte tenu du caractère paradoxal des comportements observés, je suis ambivalent sur la manière de résumer mon message. Quoi qu’il en soit de l’ordre social, il est raisonnable de conclure qu’étant donné tous les attributs positifs de la civilité, nous la préférons à la vulgarité. Nous apprécions la civilité individuelle parce qu’elle nous sépare de ceux qui sont incivils ; Pourtant, l’incivilité peut parfois être célébrée parce qu’elle permet d’obtenir un soutien temporaire pour ceux qui sont vraiment assiégés ! En fin de compte, il est important de réaliser que la capacité humaine à être civil, vulgaire, véridique ou menteur est au cœur des manières, des normes et de la culture de la société.
*Teshome Abebe, ancien doyen de deux institutions, est actuellement professeur d’économie.
Note de l’éditeur : les opinions exprimées dans l’article ne reflètent pas nécessairement celles de borkena.com
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