Le Conseil éthiopien des droits de l’homme (EHRCO) s’est dit préoccupé par le fait que les contrôles de rue effectués par les forces de sécurité gouvernementales vont au-delà de la procédure et des règles légales. Le Conseil a déclaré que les forces de sécurité à Addis-Abeba arrêtent, harcèlent et abusent des citoyens tout en procédant à des contrôles de rue de manière illégale.
Le Conseil a souligné dans un communiqué qu’il a publié récemment que les arrestations et les abus ont lieu dans différents quartiers de la ville. Cela a été fait à la suite de l’annonce du groupe de travail conjoint sur la sécurité et la sûreté pour mener une série d’opérations coordonnées dans la capitale.
Le gouvernement fédéral a mis en place un groupe de travail composé de policiers issus de l’administration municipale et du gouvernement fédéral dans le but de maintenir la paix et la sécurité dans la ville. Ce faisant, les forces de police poursuivent parfois des procédures hors du système judiciaire, ce qui aura un impact négatif sur les droits humains des personnes.
Il convient de rappeler que le Groupe de travail conjoint sur la sécurité et la sûreté, composé de cinq membres, a annoncé dans un communiqué qu’une série d’opérations coordonnées seraient menées à Addis-Abeba, en défense des forces organisées pour perturber la sécurité de la ville. Accorder l’attention voulue à la préservation de la paix et de la sécurité est approprié, selon le Conseil. Cependant, tout en accomplissant ces tâches d’application de la loi, des précautions devront être prises pour ne pas violer la loi et les droits des individus. Il a été constaté que les parties participant au processus tentent d’agir contre la loi en restreignant les droits humains des personnes de manière disproportionnée. C’est conseillé s’il existe un système qui garantit le respect de la loi et de l’ordre et contribue à la responsabilisation dans le processus d’application, a déclaré EHRCO dans son communiqué.
EHRCO a pu découvrir grâce aux preuves qu’il a recueillies au cours de cette opération que des contrôles de rue accompagnés d’arrestations illégales, de harcèlements et d’abus sont menés dans divers quartiers de la ville par les forces de sécurité. Le groupe de travail aurait dû fonctionner selon la procédure légale, a-t-il déclaré. Cependant, ce qui a été observé dans certaines zones, c’est que les forces de sécurité ont agi au-delà de leur pouvoir en violant la procédure légale normale, selon EHRCO.
Le Conseil a déclaré que la responsabilité première d’un gouvernement est de maintenir la paix et la sécurité du peuple. De plus, en matière de droits, le gouvernement a le devoir de respecter et de préserver les droits de l’homme. Tout en préservant la paix et la sécurité des peuples, le gouvernement et les autres organes concernés sont censés agir conformément à la procédure légale. Cette fois, il faudrait appliquer un système qui rende des comptes afin que l’exécutif ne viole pas les droits de l’homme et n’abuse pas de son pouvoir. Le Conseil a en outre déclaré dans sa déclaration que les principes de légalité, de proportionnalité, de nécessité, de non-discrimination, de transparence, de responsabilité et d’autres droits de l’homme devaient être respectés.
Si cela n’est pas mis en œuvre, de telles opérations gouvernementales conjointes comme celle mentionnée ci-dessus peuvent affecter ou limiter divers droits de l’homme tels que le droit de se déplacer, la liberté d’expression, le droit de réunion et d’autres droits de l’homme.
EHRCO a donc appelé à la mise en place d’un système par lequel le groupe de travail conjoint peut agir et tenir responsables ceux qui violent la loi dans l’accomplissement de leurs tâches. Cela devrait être mis en œuvre de manière à préserver la paix et la sécurité souhaitées par une opération coordonnée et successive des forces opérationnelles conjointes à Addis-Abeba et à l’accomplir dans la procédure légale. Les forces de sécurité doivent suivre les procédures légales appropriées afin d’éviter d’utiliser des forces disproportionnées et inutiles et de ne pas limiter et violer les droits des personnes, a indiqué EHRCO dans son communiqué.