Isaac Boadi, professeur de comptabilité et de finances à l’Université des études professionnelles, a affirmé qu’aucun président n’est doté du pouvoir de délivrer des licences bancaires puisque c’est le travail de la Banque du Ghana.
S’exprimant sur le Forum Show d’Asaase Radio le samedi 31 août 2024, l’expert en finances et en comptabilité a déclaré que l’engagement manifeste du Congrès national démocratique de l’opposition selon lequel les licences de certaines banques révoquées seraient rétablies n’est qu’un vœu pieux.
« Il n’est pas possible pour un président de délivrer des licences bancaires ou de rétablir celles qui ont été révoquées. Cela relève de la compétence de la Banque du Ghana, et non du président en exercice », a indiqué le professeur Boadi.
Le doyen de la comptabilité et des finances de l’UPSA estime que cette promesse est venue d’une position mal informée, car il n’appartient pas à un président de révoquer la révocation des licences des institutions financières disparues.
« Les licences de ces banques ont été révoquées en vertu des lois régissant les opérations bancaires. Les tribunaux ont confirmé les décisions de la banque centrale, ce qui rend impossible pour un président de réviser ces décisions », a-t-il ajouté.
Le porte-drapeau du Congrès national démocratique d’opposition, John Dramani Mahama, lors du lancement du manifeste du parti le samedi 24 août 2024, a promis que s’il était au pouvoir, il restituerait les licences bancaires révoquées à leurs propriétaires pour dynamiser le secteur.
Sa promesse a cependant été largement critiquée par les experts du secteur bancaire et financier. Ils l’ont interrogé sur la logique de cette décision et sur le fait qu’une telle décision ne peut pas être prise par un président puisqu’elle relève de la compétence de la Banque du Ghana.
« L’ancien président est-il en train de dire qu’il va redonner ces licences à ces gens pour qu’ils viennent faire s’effondrer le secteur bancaire comme ils ont failli le faire ? Ce n’est pas une proposition judicieuse. En tout état de cause, il n’a pas le droit de rétablir ces licences », a déclaré un analyste financier.
Le professeur Isaac Boadi a exhorté l’ancien président à renoncer à de telles promesses, car les répercussions de celles-ci peuvent coûter au pays bien plus que la situation actuelle dans laquelle se trouve le secteur.
« Nous ne devons pas faire de telles déclarations et promesses juste pour gagner les élections, car il n’y a aucune chance que de telles promesses soient tenues. Les lois ne donnent tout simplement pas au président la latitude nécessaire pour délivrer des licences bancaires ou pour réviser celles qui ont été révoquées », a déclaré le professeur Boadi.