Amnesty International déclare : « Suspension de trois organisations de défense des droits humains… »

Maria

​​​Éthiopie : la suspension de trois organisations de défense des droits humains met en évidence la répression croissante de l’espace civique

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AMNESTÉ INTERNATIONALE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

26 novembre 2024

En réponse à la suspension par les autorités éthiopiennes de trois organisations de défense des droits humains de premier plan – l’Association pour les droits humains en Éthiopie (AHRE), le Centre pour l’avancement des droits et de la démocratie (CARD) et les Avocats pour les droits humains (LHR) – Tigere Chagutah, responsable régional d’Amnesty International Le directeur pour l’Afrique orientale et australe a déclaré :

« Amnesty International condamne la suspension de l’AHRE, du CARD et du LHR, fondée sur des allégations vagues et non fondées de « manque de neutralité politique » et d’« engagement contre l’intérêt national ». De telles allégations sont depuis longtemps utilisées par les autorités éthiopiennes comme outils pour réprimer les organisations de la société civile. Le gouvernement fédéral devrait immédiatement annuler ces suspensions, qui constituent une violation des droits humains à l’association et à la liberté d’expression et qui n’auraient jamais dû avoir lieu en premier lieu.

« Face aux informations faisant état d’une escalade du conflit, de détentions arbitraires massives et d’expulsions forcées, le rôle de la société civile et des médias est plus crucial que jamais en Éthiopie. La suspension de ces trois organisations de défense des droits humains de premier plan met en évidence une répression croissante de l’espace civique, aggravée par l’absence de responsabilité dans les récentes attaques contre les défenseurs des droits humains.

« La communauté internationale doit agir de manière décisive. Les partenaires de développement de l’Éthiopie devraient abandonner leur « politique de non-politique » suite à l’expiration du mandat de la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie et donner la priorité aux droits de l’homme dans leur engagement avec le gouvernement. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit revoir de toute urgence son approche concernant l’Éthiopie et prendre des mesures pour établir un mécanisme chargé d’enquêter, de documenter et de préserver les preuves des violations des droits de l’homme commises dans les conflits armés d’Amhara, d’Oromia et du Tigré.

Arrière-plan

Le 14 novembre 2024, l’Autorité des organisations de la société civile (ACSO) a suspendu le CARD, invoquant des allégations de parti pris politique et d’activités contraires aux intérêts nationaux. Le recours à ces restrictions formulées de manière vague pour restreindre la liberté d’association est contraire aux obligations de l’Éthiopie en matière de droit régional et international en matière de droits de l’homme. CARD nie ces accusations, soulignant des irrégularités de procédure et affirmant son engagement en faveur de l’impartialité et des droits de l’homme. Le 21 novembre 2024, l’ACSO a émis des avis de suspension similaires à Lawyers for Human Rights (LHR) et à l’Association pour les droits de l’homme en Éthiopie (AHRE). Les deux organisations rejettent ces allégations et engagent des recours juridiques pour reprendre leurs activités.

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